Le redémarrage du réacteur EPR de Flamanville, initialement prévu pour le 1er octobre, est de nouveau repoussé au 17 octobre. EDF évoque une maintenance préventive sur une soupape du circuit primaire. Ce délai s'ajoute à une saga de retards et de surcoûts pour ce projet nucléaire stratégique, dont la pleine puissance est maintenant attendue pour la fin de l'automne.
L'histoire de l'EPR de Flamanville est celle d'un projet titanesque, devenu au fil des ans un véritable feuilleton industriel. Initialement prévu pour une mise en service il y a plus d'une décennie, ce réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique avec douze années de retard.
Le chantier, émaillé de complications techniques et de déboires, a vu son coût exploser, passant d'un devis initial de 3,3 milliards d'euros à une facture finale estimée par la Cour des comptes à plus de 22 milliards.
Une soupape au cœur du problème ?
Le couperet est tombé via une simple mise à jour sur le site d'EDF : le redémarrage, attendu le 1er octobre, n'aura pas lieu avant le 17 du même mois. L'énergéticien public justifie ce report par la nécessité de mener une opération de contrôle et de maintenance préventive.
L'intervention cible une soupape de protection du circuit primaire principal, un élément crucial pour la sécurité de l'installation. Cette décision prolonge l'arrêt du réacteur, en pause depuis le 19 juin dernier pour des essais de mise en service.
Un défaut d'étanchéité qui change la donne
Ce n'est pas une surprise totale. Début juillet, EDF avait déjà décidé de maintenir le réacteur à l'arrêt pour se pencher sur ces fameuses soupapes. Des essais avaient révélé que deux des trois soupapes situées au sommet du pressuriseur n'étaient pas parfaitement conformes aux exigences d'étanchéité.
Cet équipement est vital, puisqu'il maintient l'eau du circuit primaire sous une pression constante de 155 bars. La fiabilité de ces composants ne souffre donc d'aucun compromis.
Un calendrier sans cesse réécrit
Chaque report, même de quelques semaines, a des répercussions sur un calendrier déjà malmené. L'électricien espérait initialement atteindre la pleine puissance du réacteur avant la fin de l'été.
Cet objectif a ensuite glissé vers une échéance "avant la fin de l'automne", une fenêtre de tir que ce nouveau délai vient encore fragiliser. Ces retards à répétition s'ajoutent à un bilan financier colossal, soulignant l'implacable réalité économique derrière ce projet industriel majeur pour la France.