C'est un montant sans précédent. Lors de son conseil ministériel en Allemagne, l'Agence spatiale européenne (ESA) a obtenu un budget de 22,1 milliards d'euros de la part de ses vingt-trois États membres et partenaires.

Cette enveloppe, destinée à couvrir les programmes jusqu'en 2028, représente une augmentation de plus de 30 % par rapport aux 16,9 milliards d'euros engagés en 2022. Un signal fort envoyé dans un contexte géopolitique et concurrentiel de plus en plus agité.

Pourquoi une telle augmentation du financement ?

Cet élan financier s'explique notamment par une prise de conscience accrue des enjeux de souveraineté liés au spatial et une volonté d'indépendance technologique.

Il est question de résilience qui se matérialise par l'initiative European Resilience from Space (ERS), dotée de 1,35 milliard d'euros, qui vise à renforcer les capacités d'observation, de navigation et de télécommunications à usage civil comme militaire.

Des grands projets financés par l'enveloppe record

Les ambitions scientifiques sont également au cœur des priorités, avec la confirmation de missions du plan Cosmic Vision comme LISA et NewAthena, mais surtout le développement de technologies pour le plan Voyage 2050. L'objectif le plus audacieux est sans doute la recherche de vie sur Encelade, une lune de Saturne.

L'exploration humaine et robotique n'est pas en reste, avec le financement de la mission du rover Rosalind Franklin vers Mars pour un lancement en 2028 et la préparation de l'alunisseur Argonaut.

Les lanceurs européens Ariane 6 et Vega-C bénéficieront aussi d'un soutien continu pour assurer un accès autonome à l'espace.

Allemagne, France et Italie pour plus de la moitié du budget

La mobilisation financière est portée par les trois principaux contributeurs historiques. L'Allemagne prend la tête avec un engagement de 5,1 milliards d'euros, suivie de près par la France qui a élevé sa souscription à 3,6 milliards et l'Italie avec 3,5 milliards. Ensemble, ces trois nations représentent 55 % du budget total de l'ESA.