A l'heure où les ressources naturelles terrestres sont consommées toujours plus rapidement et alors que le réchauffement climatique semble de moins en moins maîtrisable, l'industrie du numérique est de plus en plus pointée du doigt pour sa consommation d'énergie et de ressources autant que pour ses émissions de gaz à effet de serre.

Comme d'autres secteurs, elle voit se multiplier les appels à revoir en profondeur son fonctionnement pour éviter d'en faire un puissant catalyseur de l'épuisement des ressources et de la pollution ambiante.

La multiplication des objets électroniques du quotidien pèse de plus en lourd dans la consommation des ressources mais cet aspect tend à être escamoté par leur large disponibilité et la facilité d'accès aux services qu'ils permettent, même si cela mobilise des infrastructures dont les ramifications peuvent porter jusqu'au bout du monde.

Des voix s'élèvent pourtant pour les remettre en lumière et appeler à un changement de mentalité. La nouvelle étude du cabinet GreenIT, mise en lumière par Franceinfo, en remet une couche en affirmant que l'industrie mondiale du numérique va doubler ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2023 et tripler sa consommation de ressources naturelles, notamment en eau, métaux et énergie.

Selon l'analyse réalisée du secteur du numérique de 2010 à 2025, son impact environnemental serait similaire à celui d'un territoire grand comme deux à trois fois la France et certains matériaux, comme l'antimoine, sont en passe d'arriver au terme de leurs réserves d'ici une dizaine d'années.

L'un des (gros) problèmes de ce déséquilibre vient du faible taux de recyclage des équipements électroniques, explique l'étude. A peine 6% des téléphones portables vendus en France sont recyclés sur 24 millions d'appareils neufs mis sur le marché annuellement, par exemple. D'où les incitations à faire plutôt appel aux produits d'occasion et reconditionnés pour en étendre la durée de vie, premier pas vers un usage plus responsable.

Source : Franceinfo