Avec le choix d'imposer les ventes de véhicules électriques à partir de 2035, l'Europe a décidé de modifier l'esprit de la prochaine norme Euro 7 en n'imposant finalement pas un nouveau durcissement des taux d'émission de gaz polluants.

Les constructeurs automobiles ont fait entendre leur voix en affirmant que les investissements nécessaires pour abaisser encore les émissions de CO2 et NOx émis par les véhicules thermiques freineraient ceux consacrés aux motorisations thermiques.

De fait, la norme Euro 7 maintiendra globalement les seuils d'émissions de gaz polluants au niveau de ceux de l'actuelle Euro 6 mais va durcir la réglementation concernant l'émission des particules fines issues du freinage et de l'usure des pneus.

Des mesures mais pas sur les réductions des émissions

Le Parlement européen vient de valider cette nouvelle approche des 27 Etats membres décidées à l'automne 2023 qui épargne les véhicules particuliers mais impose tout de même des seuils d'émissions plus contraignant pour les poids lourds.

La norme Euro 7 veut également contribuer à améliorer la durabilité des batteries des véhicules électriques en imposant un seuil minimal de 72% de capacité après huit ans ou 160 000 kilomètres.

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L'Europe choisit donc de laisser tels quels les seuils d'émissions de gaz polluants malgré l'urgence de leur réduction alléger l'impact du changement climatique en misant sur une logique qui doit favoriser la multiplication des véhicules électriques dans la décennie à venir et leur vente exclusive à partir de 2035...même si les véhicules thermiques pollueront encore pendant des années au niveau des seuils Euro 6 avant leur retrait progressif du marché.

Place aux véhicules électriques

Certaines ONG pointent une hypocrisie du lobby des constructeurs automobiles européens ayant poussé à affaiblir les contraintes de la norme Euro 7 alors qu'ils ont augmenté les prix des véhicules de plus de 30% en quatre ans, bien au-delà d'une inflation qui a servi de paravent pour ces hausses non justifiées et contribuant à réaliser des bénéfices record en 2022.

Les constructeurs subissent tout de même une forte pression sur le segment des véhicules électriques avec une présence chinoise de plus en plus envahissante et dont il reste à voir si les différentes mesures de protection, des taxes douanières aux bonus écologiques prenant en compte l'impact environnemental dès la production.

Les constructeurs sont donc à la croisée des chemins, entre une motorisation thermique condamnée et un passage à l'électrique pour lequels ils pourraient laisser des plumes, d'autres zones géographiques ayant pris un temps d'avance.

Source : La Tribune / AFP