Après son investigation sur les aides d'Etat accordées aux constructeurs chinois pour faciliter la vente de leurs véhicules électriques en Europe, au risque de casser le jeu de la concurrence, l'Europe a décidé d'augmenter ses tarifs douaniers sur les importations des voitures électriques en provenance de Chine.

L'augmentation de taxe va de 18 à 35%, en plus de la taxe de base de 10%, en fonction des constructeurs et elle est devenue effective pour quelques mois depuis début juillet.

La Chine met la pression

L'UE doit décider durant l'automne d'une application sur un temps long (5 ans) en fonction de l'avancée des négociation avec la Chine mais l'Empire du Milieu a commencé à réagir par des ripostes économiques et a décidé dès à présent de saisir l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) pour contester la décision européenne.

voiture électrique recharge michael-fousert-unsplash

Reprenant son argumentation qui attaque un protectionisme de l'Europe et une décision fondée sur des motivations politiques plus qu'économiques aux conséquences finalement néfastes pour les consommateur en augmentant les prix.

L'Europe cherche à protéger son industrie automobile, en retard par rapport à la Chine, mais aussi à rééquilibrer des conditions de marché très favorables sans fermer complètement l'accès à ce partenaire économique essentiel, comme peuvent le faire les Etats-Unis qui ont imposé des taxes douanières de 100%.

Protectionnisme ou réponse à une inégalité ?

Dans sa plainte à l'OMC, la Chine dit regretter l'instauration de mesures injustes, "sans fondement factuel et légal" et de nature à contrevenir aux règles internationales pour constituer un "comportement protectionniste pur et simple".

L'Union européenne conteste cette vision en relevant que la hausse des taxes douanières n'est qu'un élément de rééquilibrage du marché, sans blocage du marché européen aux véhicules électriques chinois.

La Commission européenne a enquêté sur les aides d'Etat attribuées à plusieurs constructeurs chinois et estimé avoir obtenu des éléments confirmant que les prix des véhicules électriques chinois sont tirés vers le bas pour affaiblir et éliminer la concurrence.

L'industrie automobile européenne est en position délicate. En pleine transition du thermique vers l'électrique, elle ne peut s'aligner sur les prix chinois et souffre par ailleurs d'une demande timide malgré l'échéance de l'arrêt des ventes de véhicules thermiques neufs en Europe à partir de 2035.

Source : La Tribune / AFP