Le déploiement de la fibre optique sur le territoire national s'est opéré rapidement grâce au cadre du plan France très haut débit qui prévoyait de couvrir 80% de la population d'ici 2022 et la totalité pour 2025.

Le gros du déploiement a été réalisé à un rythme soutenu mais le bout du chantier peine à se concrétiser. L'Arcep, régulateur du secteur des télécoms, s'inquiétait il y a peu du ralentissement des efforts des opérateurs sur certaines portions moins denses (et plus difficiles à raccorder) du territoire tandis que les malfaçons initiales continuent de pénaliser durement certaines régions, officiellement couvertes mais dont les clients connaissent de nombreux déboires.

Or, ce ralentissement des déploiements de la fibre est préjudiciable pour la fermeture du réseau cuivre et des lignes ADSL qui démarre dès à présent et sera complète d'ici 2030.

Il faudra faire basculer les abonnés ADSL restants vers des offres fibre mais comment y parvenir si les raccordements ne sont pas faits dans les temps ? D'où la proposition de certains élus de créer un nouveau pacte, ou deal, pour encadrer la dernière portion du déploiement de la fibre, comme il y a eu un new deal en téléphonie mobile en 2018 pour couvrir les zones blanches.

Un Good Deal pour bien finir le déploiement fibre

Patrick Chaize, sénateur LR de l'Ain et président de l'Avicca, s'est associé à Philippe Le Grand, président d'InfraNum, pour demander la mise en place d'un " Good Deal " sur la fibre qui permettrait de finaliser le chantier du déploiement mais aussi de corriger les problèmes des installations existantes.

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Ce pacte doit permettre de répondre aux promesses du Plan France Très Haut Débit avec le "raccordement effectif à la fibre optique de tous les logements", "assurer une migration rapide et apaisée des Français vers la fibre en mettant en place une structure nationale d'accompagnement de la fermeture du réseau cuivre d'Orange", ou encore "accompagner financièrement les particuliers pour leurs éventuels travaux d'accès à la fibre en partie privative".

D'autres mesures veulent couvrir des aspects plus larges et économiques comme la formalisation des investissements de vie du réseau (augmentation de capacité, élagage, dévoiement, enfouissement...), poser le cadre "assurant la qualité et la pérennité des réseaux" dans le temps et "faire des réseaux optiques de véritables infrastructures essentielles".

Le gouvernement fera-t-il bande à part ?

Pour Philippe Le Grand, "sans mesures complémentaires, le plan France Très Haut Débit pourrait durablement rester inachevé et présenter certaines faiblesses" et c'est une "approche globale" impliquant opérateurs, collectivités, régulateurs et gouvernement qui pourrait constituer ce Good Deal, en échange par exemple d'une fiscalité repensée des télécoms et d'une stratégie commune forte plutôt que des actions publiques et privées menées "en ordre dispersé" et parfois selon des "logiques contradictoires".

On notera que le gouvernement tente déjà de manier la carotte auprès des opérateurs en jouant sur la possibilité de moduler la taxe IFER payée sur chaque pylône et support d'antenne en échange d'un effort supplémentaire pour achever le chantier de la fibre optique.

Source : Avicca