Dans le cadre de la septième édition de l'Université du Très Haut Débit qui a eu lieu à Bourges la semaine dernière, Jean-François Fallacher, le patron d'Orange France depuis avril dernier, a déclaré selon des propos rapportés par La Tribune : " Quand j'ai pris mes fonctions, ce fameux 100 % fibre, cela m'a surpris. Je pense que c'est un rêve. "
L'objectif fait partie du Plan France très haut débit. Le gouvernement vise le très haut débit pour tous et la couverture générale en fibre optique du territoire d'ici 2025. Un dernier point qui est très ambitieux et le 100 % fibre (ou 100 % FTTH ; fibre optique de bout en bout) n'est pas nécessairement à prendre au pied de la lettre.
Pour Jean-François Fallacher, avec 86 % des Français ayant aujourd'hui accès à la fibre optique, c'est déjà un résultat " phénoménal. " De quoi lui faire dire : " On arrive à la fin de ce projet. " Une déclaration qui a suscité des réactions.
Le 100 % FTTH en 2025 condamné ?
Présidente du régulateur des télécoms Arcep, Laure de La Raudière réaffirme que " l'objectif politique est la généralisation de la fibre optique ", en ajoutant que l'objectif du régulateur est de " répondre à cet objectif politique. " Une sorte de mise en garde.
Pour la fédération InfraNum des professionnels du secteur des infrastructures de télécommunications, dont Orange est notamment membre, le 100 % fibre est " impératif " et c'est bel et bien l'objectif poursuivi.
Le mois dernier, l'Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel) avait pointé du doigt l'échec annoncé du 100 % FTTH en 2025, à la suite de la publication des chiffres de l'Arcep pour le deuxième trimestre. Alors que le nombre d'abonnements en fibre optique continue de progresser rapidement, l'Arcep avait souligné une nouvelle fois le ralentissement du rythme des déploiements en fibre optique.
Un accord négocié avec le gouvernement
La déclaration du patron d'Orange France n'est évidemment pas anodine. Le mois prochain, l'opérateur lancera une offre d'accès à Internet par satellite du nom de Satellite Orange avec Nordnet. Elle doit être complémentaire de la commercialisation des offres en fibre optique, notamment pour les zones géographiques les plus isolées.
Dans le collimateur pour ne pas avoir tenu ses engagements de couverture en fibre optique dans les villes moyennes, la Tribune rappelle qu'Orange négocie un accord avec le gouvernement afin d'éviter une lourde amende.
" En échange, l'opérateur doit obtenir un délai pour apporter la fibre à ces territoires, et terminer la couverture des grands centres urbains d'ici à 2025 ", écrit La Tribune. Mais si c'est un rêve...