Après une année 2019 plutôt correcte, la crise du coronavirus a perturbé le secteur de l’industrie française des câbles (électriques et télécom) dans des proportions qui ne sont pas encore complètement cernées et qui risquent d’amplifier un affaiblissement des commandes observé depuis quelques trimestres.
Le Sycabel (Syndicat professionnel des fabricants de fils et de câbles électriques et de communication), qui regroupe les fabricants français, affiche une certaine perplexité devant cette tendance qui concerne notamment le secteur télécom alors que les déploiements de fibre optique ont pourtant été au plus haut, du moins avant la crise sanitaire.
Le syndicat blame pour les câbles à fibre optique la concurrence de câbles importés d'Asie à moindre coût, dont les importations (Corée du Sud et Chine, principalement) ne cessent d'augmenter alors que le secteur français de production de câbles est "aujourd'hui en sous-activité".
Et il ne s'agit pas d'un problème de capacité de production qui imposerait le recours aux importations : des investissements ont été réalisés en amont pour de nouveaux équipements, des usines et la formation de personnel.
Face à cette panne des carnets de commande, l'augmentation des importations asiatiques au détriment de la production française constitue "un sujet majeur pour notre industrie, je dirais même pour sa pérennité", a indiqué à l'AFP Eric Francey, président du Sycabel, espérant peut-être un sursaut patriotique à l'heure de la thématique d'une relocalisation industrielle.
En attendant, les exportations vers les pays voisins européens et l'augmentation de l'activité liée aux câbles sous-marins constituent une bouffée d'oxygène dans ce contexte difficile.