L'entreprise Flying Whales a reçu l'autorisation environnementale pour construire son usine de dirigeables LCA60T à Laruscade, en Gironde. Ce sésame préfectoral, obtenu après des années de procédure et des revers, valide un projet industriel majeur qui prévoit la création de 300 emplois et la construction de hangars géants. Le chantier pourrait démarrer en 2026 pour une mise en service en 2028.

Le dossier semblait s'être enlisé, mais il vient de franchir une étape décisive. Les préfectures de Gironde et de Charente-Maritime ont officiellement accordé, ce 10 décembre, l'autorisation environnementale pour la création de la zone d'activités économiques (ZAE) dédiée à la filière dirigeables à Laruscade.

Cette décision clé s'accompagne d'une déclaration d'utilité publique, confirmant le caractère stratégique du projet pour la région et le pays.

Un projet industriel aux dimensions hors normes

Au cœur de cette ZAE se trouve la future usine d'assemblage des dirigeables de l'entreprise. Sur un site de 75 hectares, deux hangars monumentaux de 240 mètres de long et 70 mètres de haut seront érigés.

Flying Whales aide humanitaire

Ces structures permettront d'assembler les futurs LCA60T, des « baleines volantes » de 200 mètres de long capables de transporter jusqu'à 60 tonnes de charge utile, comme des pales d'éoliennes ou du matériel pour des zones isolées.

Ces engins sont conçus pour opérer là où les infrastructures traditionnelles font défaut, offrant une solution logistique pour des charges lourdes et indivisibles. Le site de Laruscade servira de base pour le marché européen, tandis qu'un projet similaire est en cours de développement au Québec pour le continent américain, assurant une couverture sur deux marchés clés.

Un parcours semé d'embûches environnementales

L'obtention de ce sésame n'a pas été un long fleuve tranquille. Le projet a connu plusieurs faux départs, notamment en 2023 et 2024, en raison d'avis défavorables de l'Autorité environnementale. Il a fallu à Flying Whales obtenir une dérogation spéciale pour la protection des espèces protégées en mai dernier, suivie d'un avis favorable de la commission d'enquête publique en septembre.

Flying Whales

Face aux nombreuses réserves écologiques, l'État a imposé des « mesures importantes et exigeantes » pour compenser l'impact sur les 60 hectares d'espaces naturels concernés.

Vincent Guibout, directeur général de l'entreprise, a salué une décision qui reconnaît le projet comme « d'intérêt général majeur » et valide la rigueur des mesures environnementales proposées.

Prochaine étape : sécuriser le financement

Avec l'horizon administratif dégagé, le principal défi est désormais financier. Le chantier, prévu pour début 2026 avec une mise en service en 2028, nécessite de sécuriser un financement de 150 millions d'euros pour l'usine.

La Région Nouvelle-Aquitaine, déjà actionnaire, a promis une garantie de 45 millions d'euros, complétée par une aide publique de 33 millions.

L'État doit encore confirmer sa propre garantie à hauteur de 105 millions d'euros pour boucler le tour de table. Parallèlement, l'entreprise doit finaliser une levée de fonds cruciale de 150 millions d'euros pour financer le développement technique du dirigeable.

Initialement attendue pour 2025, cette opération est maintenant espérée pour le début de 2026, alignant les calendriers financiers et industriels sur un chemin devenu critique.