Entre juillet et octobre 2025, les exportations nettes d'électricité de la France ont atteint leur plus haut niveau depuis vingt ans, selon les données du gestionnaire de réseau RTE.

Avec un solde déjà à 73 TWh fin octobre, l'année 2025 s'annonce en passe de battre le record historique de 2024 et ses 89 TWh. Un rebond impressionnant après l'année noire de 2022 où la France, pour la première fois en 42 ans, avait été importatrice nette.

Comment la France a-t-elle réussi cet exploit énergétique ?

Ce succès repose sur un duo gagnant. D'une part, la renaissance du parc nucléaire français est indéniable. Après avoir chuté à son plus bas niveau en 30 ans en 2022 à cause de problèmes de corrosion, la production d'EDF a retrouvé une excellente disponibilité. Sur les onze premiers mois de l'année, la production a atteint 333,3 TWh, un sommet depuis six ans, assurant une base stable et puissante au réseau national.

D'autre part, l'essor des énergies renouvelables a été fulgurant. Les filières renouvelables comme le photovoltaïque et l'éolien affichent des taux de production rarement atteints. Cette forte contribution, conjuguée à la puissance nucléaire, a créé une offre abondante sur le marché, exerçant une pression à la baisse sur les prix et dégageant des volumes massifs pour l'export.

Quelles sont les conséquences directes pour les consommateurs et l'économie ?

La première conséquence, et la plus attendue, concerne le portefeuille des Français. L'abondance d'énergie a provoqué une chute des prix de gros, qui se sont installés durablement sous la barre des 50 €/MWh, un niveau inédit depuis près de cinq ans. Cette dynamique positive sur le marché laisse entrevoir un allègement des factures pour les particuliers et les entreprises au cours des prochains mois, notamment en 2026.

Pour l'économie française, c'est une bouffée d'oxygène. Les exportations massives, notamment vers des voisins comme la Suisse confrontée à des arrêts de centrales, se traduisent par des recettes colossales. Après les 5 milliards d'euros rapportés en 2024, le seul troisième trimestre 2025 a déjà généré 1,2 milliard d'euros de recettes nettes. C'est un atout majeur pour la balance commerciale du pays.

Ce tableau idyllique cache-t-il des défis à venir ?

Toutefois, ce succès est aussi le reflet d'une demande intérieure modérée. Les prix de l'électricité, bien qu'en baisse, restent suffisamment élevés pour contraindre les ménages à la sobriété et freiner la conversion des industriels du gaz vers l'électrique. La consommation reste inférieure de 6 à 7 % aux niveaux d'avant la crise sanitaire, ce qui contribue mécaniquement à l'excédent exportable.

Plus inquiétant, cette situation masque un risque de fond pointé par des acteurs comme TotalEnergies : la désindustrialisation. Une partie de la baisse de la demande énergétique en Europe serait définitive, liée à des fermetures d'usines. Pour contrer ce phénomène, le gouvernement prépare des baisses de taxes ciblées pour les industries électro-intensives afin de soutenir leur compétitivité et d'éviter les délocalisations.

Foire Aux Questions (FAQ)

Pourquoi les exportations d'électricité sont-elles si élevées en 2025 ?

Cette performance record est due à la combinaison d'une production nucléaire revenue à son plus haut niveau depuis six ans et d'une production record des énergies renouvelables (solaire et éolien). Cette offre abondante, couplée à une demande intérieure modérée, crée un surplus massif qui est vendu aux pays voisins.

Est-ce que ma facture d'électricité va vraiment baisser ?

C'est très probable. La surproduction a fait chuter les prix de gros de l'électricité à des niveaux inédits depuis début 2021. Cette baisse sur le marché de gros devrait se répercuter progressivement sur les factures des consommateurs, particulièrement au cours de l'année 2026.

Le nucléaire est-il toujours la principale source d'électricité en France ?

Oui, absolument. Malgré la montée en puissance spectaculaire des renouvelables, le nucléaire demeure le pilier du mix énergétique français. C'est sa forte disponibilité en 2025 qui a permis d'assurer une base de production stable et massive, condition essentielle à ce record d'exportations.