Avec les développeurs de Chromium, Google planche sur une V3 de son manifeste (Manifest V3). Un document qui n'est pas encore finalisé et concerne notamment un changement profond pour le modèle des WebExtensions. C'est ainsi l'introduction et la mise en avant d'une API declarativeNetRequest (en cours de développement) plutôt que l'API webRequest, pour en faire l'API principale de blocage de contenu dans les extensions.

La nouvelle API " permet aux extensions d'indiquer à Chrome ce qu'il doit faire avec une requête donnée, plutôt que de demander à Chrome de transférer la requête à l'extension. " Une gestion directe par le navigateur légitimée par une amélioration des performances.

Sauf que le devenir de l'API webRequest et cette mise en avant de l'API declarativeNetRequest ont suscité des craintes de développeurs de bloqueurs de pub s'appuyant sur la première technologie. Se disant à l'écoute des commentaires et retours des développeurs, Google calme le jeu.

Ingénieur logiciel chez Google et développeur sur le projet Chromium, Devlin Cronin écrit : " Nous nous engageons à préserver cet écosystème et faire en sorte que les utilisateurs puissent continuer de personnaliser le navigateur Chrome selon leurs besoins. Cela inclut la prise en charge des extensions, y compris les bloqueurs de contenu, outils de développement, fonctions d'accessibilité et beaucoup d'autres. "

Il ajoute que " notre objectif n'est pas, et n'a jamais été, d'empêcher ou de casser le blocage de contenu. " L'API webRequest ne va pas être complètement supprimée dans le cadre du Manifest V3, et il n'est pas prévu de modifier les capacités d'observation en rapport.

Sur la question d'une limite à 30 000 règles par extension pour l'API declarativeNetRequest, ce qui paraissait par exemple insuffisant pour une liste de blocage comme EasyList, Google indique que cette limite sera revue à la hausse. Par ailleurs, le blocage en fonction de la taille d'une ressource sera pris en compte.

La société allemande Cliqz, derrière le navigateur de même nom et dont Ghostery est une filiale, a publié une étude sur les performances avec uBlock Origin, Adblock Plus, Ghostery, le bloqueur de pub du navigateur Brave et celui de DuckDuckGo. À l'exception de ce dernier, ces bloqueurs de contenu ont un temps de décision médian inférieur à la milliseconde par requête.

Avec d'autres résultats, l'étude conteste l'assertion de Google dans la proposition du Manifest V3 selon laquelle les extensions qui utilisent l'API webRequest ont un impact significatif sur les performances.

Rappelons que c'est à partir du 9 juillet prochain que le bloqueur de publicité intégré dans Google Chrome sera actif à l'échelle mondiale.