L'Europe vient de proposer un cadre éthique au développement et à l'utilisation des intelligences artificielles afin de pouvoir profiter de leurs bienfaits tout en limitant les effets indésirables.
L'essor des IA génératives depuis l'arrivée de ChatGPT fin 2022 a montré les effets positifs en matière de création (de texte, de photo, de vidéo, d'audio) et de gain de temps généré mais les conséquences négatives n'ont pas tardé à émerger en permettant de transformer la réalité, de créer des fake news et ou d'inventer des informations.
L'IA au service d'une traduction avancée
Durant son événement développeurs annuels, Google a présenté une application audacieuse de l'IA qui mixe ces différents concepts et problématiques. Son Universal Translator permet en effet de créer une copie d'une vidéo en traduisant automatiquement sa bande-son.
Mieux encore, le système est capable ensuite de réaliser un lipsync (synchronisation de la voix et de l'image de l'interlocuteur), produisant une nouvelle vidéo dans une autre langue avec un mouvement des lèvres synchronisé et les intonations correspondantes du discours.
L'Universal Translator permettrait ainsi de créer des séries de vidéos sur un même thème dans différentes langues ou d'éliminer le travail humain de doublage d'un documentaire ou d'un film.
Des dérives faciles à imaginer
On voit immédiatement le côté pratique d'une telle application et le gain de temps qu'elle peut générer...tout autant les métiers qu'elle risque de rendre caducs. Assez rapidement, il est aussi possible d'en imaginer les dérives potentielles : faire dire n'importe quoi à un orateur dans une vidéo comme s'il avait prononcé le discours qu'on lui plaque sur les lèvres.
S'il est sans doute possible de détecter la supercherie par l'analyse de la vidéo, une diffusion virale d'un tel contenu modifié sur les réseaux sociaux pourrait avoir de lourdes conséquences, comme peuvent l'être les deep fakes.
Google en est sans doute conscient et avance avec prudence sur ce terrain. Au-delà de la démonstration technique durant l'événement Google I/O 2023, la firme prévoit dans un premier temps d'en limiter l'accès à quelques partenaires sélectionnés et dotés de projets compatibles avec l'usage de l'Universal Translator.