Le géant chinois Great Wall Motor (GWM) met les gaz en Europe. L'entreprise, poussée hors de ses frontières par une guerre des prix féroce en Chine, a officialisé son ambition : implanter sa toute première usine sur le Vieux Continent. L'objectif est clair et chiffré : atteindre une capacité de production de 300 000 véhicules par an à l'horizon 2029.

Un projet colossal qui témoigne de la volonté de Pékin de s'ancrer durablement sur un marché déjà très disputé.

Pourquoi cette accélération soudaine vers l'Europe ?

Le marché automobile chinois local est au bord de l'implosion, victime d'une surcapacité de production et d'une guerre des prix sans merci. Pour des acteurs comme GWM, l'internationalisation n'est plus une option, mais une nécessité vitale pour assurer sa croissance. L'objectif est d'atteindre une production annuelle d'un million de véhicules à l'étranger d'ici 2030, et l'Europe est une pièce maîtresse de ce puzzle stratégique.

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Les équipes du constructeur sont actuellement sur le terrain, évaluant minutieusement les sites potentiels. L'Espagne et la Hongrie tiennent la corde, avec des facteurs décisifs comme les coûts de main-d'œuvre et la logistique. Installer une usine sur le continent est aussi une manœuvre préventive pour anticiper les potentielles hausses des droits de douane sur les véhicules électriques importés de Chine, un sujet délicat à Bruxelles.

Quels sont les défis à relever sur le sol européen ?

Le premier obstacle est la concurrence chinoise elle-même. GWM n'est pas seul à lorgner sur l'Europe. Son rival direct, BYD, est déjà bien implanté et cherche à étendre sa présence avec de nouveaux projets d'usines. La bataille pour les parts de marché s'annonce donc fratricide. De plus, les performances actuelles de GWM en Europe sont loin d'être spectaculaires : les ventes de sa marque électrique Ora ont chuté de 41 % l'an dernier.

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Pour inverser la tendance, GWM ne misera pas tout sur l'électrique. Conscient de la volatilité du segment, le groupe prévoit une stratégie multi-énergie. Dès la mi-2026, il compte lancer des versions hybrides et thermiques pour séduire un public plus large, notamment avec sa gamme de SUV Haval. Le défi sera de maintenir un prix attractif tout en répondant aux exigences de qualité et de service après-vente des consommateurs européens.

La Chine construit-elle l'écosystème automobile de l'Europe ?

L'offensive de GWM et son projet d'usine européenne ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Le mouvement est plus large. Pendant que le constructeur cherche son site, un autre mastodonte chinois, CATL, le leader mondial des batteries, a déjà lancé les travaux d'une gigafactory en Espagne. Ce projet à plus de 4 milliards d'euros illustre la dépendance croissante de l'Europe envers la technologie asiatique.

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Bruxelles observe la situation avec une certaine inquiétude. Si ces investissements sont positifs pour l'emploi local, ils soulèvent des questions sur la souveraineté industrielle du continent. L'enjeu est de taille : s'assurer que l'arrivée massive des capitaux et savoir-faire chinois contribue réellement à renforcer le tissu industriel européen, et pas seulement à l'utiliser comme un simple marché de consommation.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quel est l'objectif de production de Great Wall Motor en Europe ?

Great Wall Motor vise à produire 300 000 véhicules par an dans sa future usine européenne d'ici l'année 2029.

Quels pays sont envisagés pour cette nouvelle usine ?

L'Espagne et la Hongrie sont actuellement les deux pays favoris étudiés par le constructeur pour l'implantation de son site de production.

Pourquoi GWM ne mise pas uniquement sur les voitures électriques ?

Face à un marché de l'électrique encore volatile et pour toucher un public plus large, GWM prévoit une stratégie multi-énergie en proposant également des modèles thermiques et hybrides, comme ceux de sa gamme Haval.