Oubliez les amphis poussiéreux et les manuels austères. Dès janvier 2026, les étudiants de l'Université du Tennessee pourront décrypter l'histoire récente des États-Unis à travers un prisme pour le moins inattendu : les jeux de la saga Grand Theft Auto.
Cette initiative, baptisée "Grand Theft America", est l'œuvre du professeur Tore Olsson, qui avait déjà marqué les esprits avec un cours similaire sur Red Dead Redemption. L'idée : utiliser la satire sociale de Rockstar Games comme une porte d'entrée pour explorer les fractures de l'Amérique moderne.
Comment un jeu vidéo peut-il servir de support à un cours d'histoire ?
L'approche de Tore Olsson est aussi simple qu'efficace : se servir des univers familiers de Liberty City, Los Santos ou Vice City comme d'un cadre pour analyser des phénomènes historiques complexes.
Plutôt que de faire jouer les étudiants, le cours s'appuiera sur des extraits et des études de cas pour illustrer quatre décennies de bouleversements. La saga de Rockstar Games, qui couvre une période allant des années 80 à nos jours, devient ainsi une fresque interactive.
Les émeutes de 1992 à Los Angeles sont abordées via GTA: San Andreas, la dérégulation des médias de l'ère Reagan à travers les stations de radio parodiques, et la désindustrialisation par les paysages portuaires. Le jeu devient une grille de lecture, un miroir déformant mais pertinent de la société américaine.
La satire dans GTA ne constitue-t-elle pas un frein à la précision historique ?
C'est l'ensemble de ce paradoxe que le cours vise à examiner. Le professeur Olsson sait très bien que le jeu vidéo est une forme de caricature. Il met lui-même l'accent sur les « défauts et la laideur » de certaines illustrations, telles que la criminalité omniprésente ou les stéréotypes de genre. Plutôt que de considérer l'univers de GTA de manière littérale, le but est d'exploiter sa satire comme un instrument d'analyse critique.
En observant les éléments que le jeu décide de mettre en avant, les étudiants sont incités à remettre en question les perceptions collectives de la violence, des disparités économiques ou de la polarisation politique. La satire n'est désormais plus un frein, mais plutôt une ressource pour les discussions académiques.
Quelle est la portée d'une telle mesure pour l'industrie du jeu vidéo ?
Ce cours représente une avancée significative dans la reconnaissance du jeu vidéo comme sujet culturel et universitaire. En l'insérant dans le même registre que le cinéma ou la littérature, l'Université du Tennessee souligne son aptitude à représenter et critiquer le monde actuel. Bien que la délocalisation de GTA 6 à mai 2026 ait amené le professeur Olsson à modifier ses projets initiaux, il envisage de l'inclure dans les prochaines versions de son cours.
Cette approche pourrait pave the way pour de nouvelles techniques d'enseignement, dans lesquelles la culture populaire n'est plus simplement un divertissement, mais une véritable ressource éducative. Une certitude : dès 2026, GTA ne se limitera plus à être un jeu vidéo, mais inclura également la prise de notes.
Foire Aux Questions (FAQ)
Les étudiants devront-ils jouer à GTA pour valider le cours ?
Non, le professeur Tore Olsson a précisé que le jeu n'était pas obligatoire, notamment pour ne pas imposer un fardeau financier à ses étudiants. Le cours s'appuiera sur des extraits, des captures d'écran et des analyses de séquences projetées en classe, qui serviront de base à la discussion.
Est-ce le premier cours de ce type ?
Pour la saga GTA, oui, c'est une première mondiale. Cependant, le professeur Olsson n'en est pas à son coup d'essai. Il avait déjà créé un précédent en 2024 avec un cours très remarqué sur l'histoire américaine vue à travers les jeux Red Dead Redemption, une initiative qui avait été saluée et qui a même abouti à la publication d'un livre.
Comment le cours aborde-t-il la violence omniprésente dans les jeux GTA ?
Le professeur Olsson a été très clair sur ce point : le cours ne cautionne ni ne célèbre la "violence nihiliste" de la série. Au contraire, il l'utilise comme un point de départ pour discuter des perceptions de la criminalité et des forces sociales qui divisent la société américaine. Le message principal, selon lui, est "profondément anti-violent".