Avec l'irruption de ChatGPT et des intelligences artificielles génératives, la problématique des IA a fait irruption dans le quotidien et permet déjà de remplacer l'humain pour diverses tâches qui ne sont plus seulement répétitives mais aussi créatives.

Même si cette créativité n'est en fait que la réexploitation de l'immense base d'information récupérée (dans quelles conditions et avec quels droits ?) sur Internet, son ampleur et sa souplesse impressionnent déjà dans de multiples secteurs d'activité, eu point de mettre en péril l'emploi de catégories entières d'humains.

Durant le mois de mars, la banque d'affaires Goldman Sachs estimait à 300 millions le nombre d'emploi qui seront détruits à court terme par l'utilisation étendue de l'intelligence artificielle, la question qui se pose étant de savoir si les nouveaux types d'emplois qui seront créés permettront de compenser cette destruction rapide.

Emballement autour de l'IA

Au rythme effréné déclenché par la mise à disposition de ChatGPT par la startup OpenAI, sans en maîtriser forcément des conséquences qui s'expriment déjà dans la production de fausses informations à grande échelle, certains experts en IA appellent à une pause de six mois pour définir un encadrement assurant que l'intelligence artificielle débridée ne mène pas l'humanité à la catastrophe.

Le sujet est suffisamment inquiétant pour conduire les instances mondiales à s'y intéresser. Tandis que l'Europe réfléchit à un cadre légal d'utilisation des IA, le gouvernement américain réunit les champions de l'IA pour s'assurer que les effets bénéfiques dépasseront les désagréments de ces nouvelles technologies.

IA en enterprise : combien d'humains remplacés ?

Et le temps presse. Déjà, les entreprises imaginent de remplacer une partie de leur personnel par de l'intelligence artificielle. Le groupe IBM ne s'en cache pas et son dirigeant Arvind Krishna estime déjà que 30% de l'effectif de ses services administratifs pourrait être réduit pour laisser place à l'IA et à l'automatisation dans les cinq ans à venir.

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Ce n'est pas qu'un scénario alléchant : la firme annonce déjà le gel de ses embauches dans ce secteur en prévision de cette transformation. Certes, cela ne concerne que 26 000 salariés sur l'ensemble des 260 000 employés du groupe mais ce n'est peut-être qu'un début, même si l'entreprise assure qu'elle continue d'embaucher massivement dans d'autres secteurs.

La réunion de la Maison Blanche avec les acteurs de l'IA va sans doute servir de cadre de discussion sur ce point et sur la nécessité de s'assurer que les produits sont sûrs "avant de les mettre à disposition du grand public".

Des effets collatéraux...évitables ?

On notera que l'essor de l'IA peut aussi avoir des conséquences sur l'activité de certaines entreprises. Le spécialiste de l'aide scolaire en ligne Chegg a perdu 40% de valeur en Bourse après avoir anticipé un impact négatif de ChatGPT sur sa croissance.

Cette inquiétude est particulièrement relayée cette semaine par les déclarations de Geoffrey Hinton, considéré comme l'un des parrains de l'IA pour ses travaux sur les réseaux neuronaux, qui a quitté son poste chez Google pour alerter sur les dangers et risques associés à l'intelligence artificielle pour la société mais aussi l'humanité.

Il observe notamment le brouillage de la frontière entre la vérité et les fausses informations, ainsi que la très rapide évolution vers des IA capables de dépasser l'humain en matière de finesse de raisonnement, le point d'inflexion étant beaucoup plus rapide que prévu.