Le départ précipité de Brian Krzanich du poste de CEO d'Intel intervient à un moment délicat de la stratégie du groupe, ou plutôt de la mise en application des axes prioritaires., selon la stratégie des cinq piliers (cloud, IoT, 5G, mémoires, loi de Moore) édictée en 2016.
La direction du groupe est gérée en intérim par le directeur financier du groupe, Robert Swan, mais il faudra trouver rapidement un nouveau dirigeant pour mener à bien les évolutions en cours.
Les observateurs commencent à faire un bilan mitigé des cinq années de pilotage d'Intel par l'ex-CEO, notant l'abandon de nombreux projets autour de la mobilité et des wearables, l'échec des efforts entrepris pour prendre des parts de marché dans les processeurs pour smartphones et tablettes et une direction un peu hasardeuse sur d'autres projets, sans parvenir à trouver une ligne claire.
Pour les analystes financiers, ce départ, sans avoir eu le temps d'organiser une succession va conduire à un défaut de leadership du groupe américain qui ne va faire qu'amplifier les incertitudes stratégiques de long terme notées sous l'ère Krzanich.
De quoi inquiéter vaguement les investisseurs et faire perdre encore plus de 2% au cours d'Intel, d'autant plus que les analystes restent toujours circonspects sur la mise en service de la gravure en 10 nm d'Intel, promise depuis longtemps mais dont la réalité recule trimestre après trimestre.
Qui donc pourrait remplacer Brian Krzanich à la tête d'Intel ? Les regards se tournent pour les candidats en interne vers Venkata Murthy Renduchintala qui supervise déjà les principales branches d'Intel en tant que chief engineering officer et qui connaît donc bien les rouages du groupe.
Mais des candidats externes pourraient aussi faire l'affaire. Pour les analystes de Nomura, Hock Tan, patron de Broadcom, ou Sanjay Jha, actuel CEO de GlobalFoundries après être passé par Motorola et Qualcomm, auraient les épaules assez solides pour endosser le rôle de CEO.