Trimestre après trimestre, le groupe Intel peine à sortir de son marasme, entre ventes d'ordinateurs toujours faibles et opportunités manquées comme l'intelligence artificielle.
La stratégie de fonderie voulue par son CEO Pat Gelsinger ne donnera ses vrais effets que l'an prochain avec la mise en services des procédés de gravure Intel 20A et Intel 18A sous réserve d'obtenir des rendements suffisants et d'attirer l'attention de gros clients.
En attendant, l'entreprise souffre et les derniers résultats trimestriels en-dessous des attentes ont contribué au vent d'effroi qui touche l'industrie électronique en Bourse. L'annonce d'un gros plan de licenciement de 15 000 personnes dans le monde, après avoir procédé à des ajustements précédemment, ne rassure pas sur les perspectives, au moins à court terme, et la capacité d'Intel à vaincre les obstacles du moment.
La valorisation d'Intel en chute
Conséquence, la valeur d'Intel en Bourse a subi de sévères reculs et sa capitalisation boursière est passée de 110 milliards de dollars à un petit 81,2 milliards de dollars.
C'est sans doute désormais moins que la valorisation d'OpenAI, la startup de l'IA à l'origine de ChatGPT, dont l'estimation de valorisation était déjà de 80 milliards de dollars en février dernier.
Intel Gaudi3 : les accélérateurs IA peuvent-ils changer la donne ?
Reuters révélait récemment qu'Intel avait envisagé de prendre 15% du capital d'OpenAI en 2017 avec un investissement de 1 milliard de dollars, et de 15% supplémentaires si la startup s'équipait en composants Intel, la libérant au passage d'un approvisionnement unique chez Nvidia.
Les négociations entre 2017 et 2018 n'avaient finalement pas abouti, le précédent CEO d'Intel Bob Swan doutant de la possibilité de monétiser l'IA générative à court terme ou moyen terme et d'assurer un retour sur investissement.
Des opportunités manquées, d'autres qui restent à concrétiser
Depuis, ChatGPT et les IA génératives ont généré un cycle de hype dont on arrive seulement maintenant à voir les limites. Intel a pris le train en retard avec ses accélérateurs IA Gaudi, laissant Nvidia profiter presque sans partage de la croissance exponentielle de la demande.
La firme de Santa Clara se retrouve déjà en concurrence avec AMD pour le rôle de fournisseur alternatif et sous la menace de développements de composants en interne chez presque tous les GAFAM.
Même pour ses produits phares, Intel n'est pas à l'abri de déconvenues, à l'image de ses processeurs Intel Core de 13ème et 14ème génération connaissant des problèmes d'instabilité.
L'espoir d'amélioration réside dans la prise de parts de marché dans la fonderie avec sa division IFS (Intel Foundry Services) et ses efforts pour fournir des techniques de gravure très fine avant les concurrents TSMC et Samsung.