L'effort de réduction de la consommation d'énergie des datacenters et des ressources naturelles comme l'eau destinée à refroidir les installations s'est heurté à la vague de l'intelligence artificielle.
Alors que les indicateurs des consommation d'énergie et d'eau étaient à la baisse ces dernières années, ils sont brutalement remontés depuis que l'intelligence artificielle générative a fait son apparition.
Les requêtes adressées aux intelligences artificielles sont beaucoup plus consommatrices que les celles traitées par un moteur de recherche et des études cherchent à quantifier cet accroissement.
Une consommation contraire aux enjeux de réduction
Le Washington Post a repris les données d'une étude du Pew Research Center qui établit qu'un e-mail de 100 mots composé via GPT-4 nécessite l'équivalent de 519 mm d'eau.
Son utilisation une fois par mois pendant un an consomme environ 27 litres d'eau et, appliquée à un dixième des travailleurs américains, cela représente 435 millions de litres d'eau à l'année.
Le même calcul appliqué à la consommation électrique établit qu'un même e-mail de 100 mots composé par IA consomme 0,14 kWh à l'unité et 7,5 kWh pour une utilisation une fois par semaine pendant un an.
Avec le même taux d'une utilisation une fois par semaine par 10% des travailleurs américains, on arrive à une consommation électrique de 121 500 MWh.
Les requêtes par IA génèrent de nombreux calculs dans les datacenters, ce qui génère de la chaleur qu'il faut ensuite évacuer grâce aux systèmes de refroidissement, imposant une forte consommation d'eau.
Des solutions à l'étude mais de long terme
Pour entraîner le modèle de langage GPT-3, Microsoft aurait ainsi eu besoin de 700 000 litres d'eau, tandis que Meta a utilisé 22 millions de litres d'eau pour entraîner son modèle LLaMA 3.
En nécessitant d'importantes quantités de ces ressources, le Washington Post note que les agglomérations abritant les grands datacenters IA peuvent voir les factures d'eau et d'électricité des habitants augmenter.
Les géants de l'IA travaillent sur des solutions pour réduire ces consommations, que ce soit en attendant de nouvelles sources d'énergie comme des réacteurs nucléaires miniatures, des réacteurs à fusion ou des installations spatiales avec panneaux solaires.
Conscients de ces problématiques, Microsoft et le groupe BlackRock viennent d'annoncer vouloir lever 100 milliards de dollars pour répondre au défi des infrastructures nécessaires à l'essor de l'intelligence artificielle.
Pour l'eau, cela passera par des systèmes de refroidissement alternatifs qui, à terme, pourraient se passer complètement d'eau. Mais ce n'est pas pour tout de suite.