Emmanuel Macron a officiellement annoncé l'interdiction des téléphones portables dans les lycées à compter de la rentrée 2026. Cette décision élargit le dispositif « Portable en pause » déjà en place au collège et s'intègre dans une stratégie plus vaste de lutte contre l'addiction aux écrans et la désinformation, qui inclut la future création d'un référé judiciaire contre les fausses nouvelles.

Cette décision vise à généraliser la politique de déconnexion pour préserver les jeunes des dangers liés à l'hyperconnexion.

Une extension logique après l'expérimentation au collège

Cette nouvelle réglementation s'inscrit dans la continuité de la loi de 2018 qui avait déjà banni les smartphones de la maternelle au collège.

Plus récemment, le dispositif « pause numérique », généralisé à la rentrée dernière, a renforcé cette interdiction, contraignant les élèves à ranger leur appareil dans des casiers ou des pochettes dédiées, bien que son application sur le terrain reste encore inégale.

Le président a justifié cette extension en martelant que les lycées sont avant tout « le lieu où vous apprenez, et c'est le lieu où vous échangez ». Pour le gouvernement, l'enjeu est de recréer un environnement propice à la concentration et aux interactions sociales directes, loin des multiples distractions numériques. Le ministre de l’Éducation, Édouard Geffray, est d'ailleurs chargé de préparer les modalités concrètes de cette mise en œuvre.

Un enjeu de santé publique et de lutte contre le harcèlement

Au-delà de la simple question de la concentration en classe, l'exécutif met en avant des préoccupations de santé publique. Le chef de l’État a évoqué « une flambée de solitude » et un « problème de santé mentale » croissants chez les jeunes, directement liés selon lui à l'exposition précoce et non régulée aux écrans et aux téléphones portables.

Une grande campagne de communication et de prévention sera également lancée pour sensibiliser et accompagner les parents.

Cette initiative s'aligne sur une volonté plus large de réguler l'espace numérique pour les mineurs, comme en témoigne le souhait réaffirmé par Emmanuel Macron de fixer la majorité numérique à 15 ans.

La démarche n'est pas isolée, puisqu'une proposition de loi allant dans le même sens avait été déposée il y a quelques jours à peine par la députée Laure Miller, signe d'un consensus politique qui se dessine.

Vers une action judiciaire accélérée contre la désinformation

Parallèlement à cette annonce scolaire, le président de la République a dévoilé un autre volet de sa stratégie numérique : la création d'une action judiciaire « en référé ».

Cet outil juridique permettrait de demander à un juge de statuer en urgence pour bloquer la diffusion de « fausses informations » ou de contenus portant atteinte à la dignité sur les réseaux sociaux.

Citant son expérience personnelle et celle de son épouse face au harcèlement en ligne, il a insisté sur le dénuement actuel des victimes. Ce nouveau référé, qui doit être inscrit dans le droit français « le plus vite possible », vise à offrir une réponse en 48 heures.