C'est la fin d'une époque. Après ce qui constituera bientôt 25 ans de présence humaine ininterrompue, la Station Spatiale Internationale (ISS), symbole de la coopération internationale, tirera sa révérence en 2030.

La NASA prépare activement sa destruction contrôlée dans l'océan Pacifique. Mais pas question d'abandonner l'orbite basse : l'agence spatiale américaine mise des centaines de millions de dollars sur le secteur privé pour construire les stations commerciales qui prendront le relais.

Pourquoi mettre fin à un tel symbole de coopération ?

L'ISS est une merveille d'ingénierie, mais elle est vieillissante. Initialement conçue pour une durée de vie de 15 ans, elle en aura plus de 30 en 2030. Sa maintenance est un véritable gouffre financier, avec un coût estimé à 12 millions de dollars par jour. Sa fin programmée est donc inévitable.



La NASA prévoit une "désorbitation" contrôlée pour la faire plonger dans une zone reculée du Pacifique. C'est la fin d'un chapitre majeur de l'exploration spatiale, marqué par plus de 4 000 expériences scientifiques qui ont fait avancer la recherche dans des domaines aussi variés que la médecine ou la science des matériaux.

Qui sont les acteurs de cette nouvelle ère spatiale commerciale ?

La NASA ne construit plus, elle achète des services. Sur le modèle des contrats passés avec SpaceX pour le ravitaillement et le transport d'astronautes, l'agence a déjà investi plus de 400 millions de dollars pour stimuler le développement de stations spatiales commerciales. Plusieurs consortiums sont en lice, avec des projets déjà bien avancés.



Parmi eux, on retrouve Vast Space, qui s'est associé à SpaceX pour lancer un premier module "Haven-1" dès mai 2026. D'autres concurrents sérieux incluent Starlab, une coentreprise qui regroupe des géants comme Airbus et Northrop Grumman, mais aussi Blue Origin de Jeff Bezos et Axiom Space, qui a déjà mené des missions entièrement privées vers l'ISS.

L'orbite basse peut-elle devenir un business rentable ?

Le défi est immense. Le modèle économique de ces futures stations reste à prouver, avec des coûts d'opération qui devront être drastiquement réduits. Ces entreprises ciblent les agences spatiales, notamment celles des pays émergents, la recherche pharmaceutique, l'industrie des semi-conducteurs et même les riches particuliers. Mais le temps presse. Si aucune station américaine n'est opérationnelle en 2030, la Chine, avec sa station Tiangong déjà habitée en continu depuis quatre ans, deviendra la seule puissance à maintenir une présence humaine permanente en orbite.

Foire Aux Questions (FAQ)

Comment l'ISS sera-t-elle détruite ?

Elle sera "désorbitée". Des vaisseaux-cargos la pousseront progressivement pour la faire descendre de son orbite. Elle se désintégrera en grande partie en rentrant dans l'atmosphère, et les débris restants tomberont dans une zone inhabitée de l'océan Pacifique Sud, surnommée le "cimetière des engins spatiaux".

À quoi ressemblera la première station spatiale privée ?

Le projet le plus avancé, Haven-1 de Vast Space, est un module unique bien plus petit que l'ISS (environ 1/8ème de son volume habitable). Il est conçu pour des missions courtes de deux semaines pour des équipages de quatre personnes. L'intérieur se veut fonctionnel mais confortable, avec un grand dôme d'observation et une connexion internet via Starlink.

La Chine est-elle le seul autre acteur majeur ?

La Chine est la seule autre nation à disposer actuellement d'une station spatiale modulaire habitée en permanence. Cependant, d'autres pays ont des ambitions. L'Inde prévoit de lancer sa propre station d'ici 2035, et la Russie a également annoncé son intention de construire son propre avant-poste orbital après son retrait du programme ISS.