Le contrat d'itinérance 2G / 3G signé en 2011 entre Free et Orange permet au premier d'utiliser le réseau du second pour les communications utilisant les réseaux d'ancienne génération afin de pleinement se concentrer sur le déploiement de ses réseaux 4G / 5G.
Cette astuce a permis au quatrième opérateur mobile du marché de disposer dès le début d'une couverture conséquente alors qu'il y aurait fallu plusieurs trimestres pour fournir un déploiement modeste en 4G.
Dans ces conditions, le modèle économique de Free Mobile a pu évidemment être très différent de celui d'un nouvel arrivant, en intéressant immédiatement de nombreux abonnés.
L'idée initiale était d'aider le quatrième entrant à se faire rapidement une place sur le marché mobile afin de pouvoir contribuer à tirer les prix des abonnements mobiles vers le bas, mais avec un soutien durant quelques trimestres, pas forcément pendant de nombreuses années, comme c'est finalement le cas.
Un contrat déjà prolongé plusieurs fois
La concurrence, et particulièrement Bouygues Telecom, a régulièrement dénoncé cet accord d'itinérance comme un avantage économique accordé au nouvel opérateur, mais il a été débouté de chacune de ses requêtes.
Alors que les technologies réseau d'ancienne génération s'apprêtent à être débranchées pour ne laisser que la 4G et la 5G, l'accord d'itinérance entre Free et Orange doit officiellement être stoppé cette année, après avoir été déjà prolongé plusieurs fois.
Pourtant, les deux opérateurs manoeuvrent depuis plusieurs années pour tenter de le prolonger jusqu'à sa dernière extrêmité, à savoir la fin de l'extinction de la 3G chez Orange en 2028.
Si l'itinérance ne fait plus transiter qu'une très faible partie du trafic de Free sur le réseau Orange, cela concerne généralement les zones rurales où manquent les dernières antennes à déployer.
L'Arcep va recueillir les avis de la concurrence
Pour la concurrence, c'est une nouvelle preuve que le contrat constitue un avantage compétitif en évitant à Free de devoir installer ces dernières antennes dans le temps imposé par l'Arcep, régulateur des télécommunications, et qui sont souvent les plus pénibles à déployer pour gagner les quelques pourcents de couverture manquants sans offrir de rentabilité supplémentaire, relève Le Figaro.
Dans les années 2010, déjà, il était question d'éteindre l'itinérance Free - Orange
Si l'Arcep a validé les précédentes prolongations du contrat, c'était en rappelant que l'itinérance n'a pas vocation à être éternelle et en imposant des conditions de réduction de débit.
Le régulateur va donc devoir de nouveau donner sa réponse concernant une nouvelle prolongation du contrat d'itinérance entre Free et Orange jusqu'en 2028, non sans recueillir auparavant l'avis de Bouygues Telecom et SFR dont on se doute déjà qu'il sera sévère.