Un document fiscal britannique vient de lever le voile sur les dessous financiers de l'accord majeur entre Amazon et EON Productions. Le géant de la tech n'aurait déboursé que 20 millions de dollars pour s'arroger le contrôle créatif de la franchise James Bond, un montant bien loin des estimations initiales qui se chiffraient en milliard.
Depuis le rachat historique des studios MGM par Amazon pour 8,5 milliards de dollars en 2021, le géant de l'e-commerce détenait 50 % des droits de distribution de la saga de l'agent secret.
Toutefois, le contrôle artistique restait fermement entre les mains d'EON Productions, la société gérée par Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, héritiers du producteur historique Albert R. Broccoli, qui veillaient sur la destinée de l'espion depuis les années 60.
Un montant qui interroge
La surprise vient d'un dépôt fiscal officiel réalisé au Royaume-Uni par EON Productions. Le document est formel et stipule : « Le 20 février 2025, la société a conclu un accord pour la vente de sa participation dans la franchise James Bond, de tous les actifs associés ainsi que de ses filiales, B24 Limited et B25 Limited. La contrepartie totale de la vente s'élevait à 20 millions de dollars (USD). » Ces filiales étaient les structures créées spécifiquement pour la production des derniers opus, Spectre et Mourir peut attendre.
Le chiffre a de quoi surprendre. Il est non seulement bien inférieur au milliard de dollars un temps évoqué dans la presse, mais il représente également moins que le salaire rapporté de Daniel Craig pour son dernier film dans le costume de l'agent 007. Alors, comment expliquer un tel écart ?
La face cachée d'un accord complexe
Cette somme de 20 millions de dollars ne représenterait en réalité qu'un paiement initial. L'accord entre Amazon et EON est structuré comme une coentreprise (joint venture), un montage permettant à la famille Broccoli de conserver une exposition économique significative sur les futurs succès de la saga. Le montant final de la transaction pourrait donc être considérablement réévalué à travers des mécanismes complexes.
Des clauses d'earn-out, qui conditionnent des paiements supplémentaires à l'atteinte de certains objectifs de performance, des bonus ou encore des options sur actions Amazon pourraient faire grimper la facture au fil du temps.
La structure légale de la propriété intellectuelle de Bond, répartie entre plusieurs entités, a toujours été d'une grande complexité, et cet accord ne fait pas exception.
Quelle nouvelle ère pour l'agent 007 ?
Avec ce contrôle créatif désormais acquis, Amazon MGM Studios a rapidement mis les choses en mouvement pour préparer le 26ème film de la saga. Une nouvelle équipe créative de premier plan a été assemblée, signalant des ambitions élevées.
C'est le réalisateur acclamé de Dune, Denis Villeneuve, qui a été choisi pour prendre la barre, tandis que la production sera assurée par Amy Pascal et David Heyman.
Le scénario a quant à lui été confié à Steven Knight, le créateur de la série Peaky Blinders. La question qui demeure sur toutes les lèvres est bien sûr celle de l'identité du prochain acteur qui enfilera le smoking de l'espion. Les rumeurs évoquent la recherche d'un acteur britannique plus jeune, entre 25 et 35 ans, pour incarner une nouvelle facette du personnage.
Le tournage ne devrait pas débuter avant 2027, laissant le temps à l'équipe de finaliser sa vision et de trouver le visage de ce nouveau Bond.