C'est aujourd'hui, en ce moment même que l'une des phases les plus critiques de la mission Rosetta de l'ESA, l'agence spatiale européenne, a lieu. À partir de 11h00, le module robotisé Philae se détachera de la sonde Rosetta pour aller se poser à la surface de la comète 67P Tchourioumov Guérassimenko.

Rosetta  Une fois détaché, le module de 100 kg procédera lentement jusqu'à la surface de la comète. La procédure d'atterrissage devrait durer 7 heures, et si tout se passe bien, Philae ira se poser comme prévu sur le site Agilkia, ce sera la première fois que l'homme se pose sur un astre aussi petit.

La mission est à haut risque. D'une part, la sonde et la comète se déplacent à 66 000 km/h, les risques de Rosetta Philae comète  Philae de louper sa cible restent importants. Si Philae venait à ne pas vouloir se détacher ou présente un dysfonctionnement quelconque, il faudra reporter la mission de plusieurs jours, afin de calculer une nouvelle fenêtre de tir idéale... Mais le temps est compté, la comète file à vive allure vers le soleil, et les hausses de températures accélèrent la vaporisation de sa surface.

Autre élément à prendre en compte : le site choisi par l'ESA pour l'atterrissage est présenté comme le plus propice à la mission, pour autant, il présente toutefois des pentes importantes, et on ignore si la surface sera suffisamment stable pour éviter au module de glisser, ou même de provoquer des dégradations d'ampleur sur la comète.

Une fois sur place, Philae devrait transmettre des données en temps réel à Rosetta qui continuera de suivre la comète. Les scientifiques devraient ainsi pouvoir enfin étudier les poussières de l'origine de l'univers dans leur état originel. Philae procédera à un prélèvement et à une analyse de sol pendant 60 heures, l'ensemble de son activité sera assuré par une simple batterie non rechargeable.

Ce n'est qu'une fois cette première phase que le module tentera de faire fonctionner ses panneaux solaires afin de proposer une mission plus étendue et des analyses approfondies de la comète, notamment concernant sa formation et son évolution.

L'atterrissage de Philae sur la comète sonnera comme la fin d'une course poursuite qui aura duré plus de 10 ans.