La sonde Juno explore le petit monde de Jupiter et de ses lunes depuis 2016, ouvrant la voie à plusieurs missions qui viendront étudier plus précisément certaines de ses lunes, en quête de signes de vie et d'explications à propos de leurs océans internes.

Elle assure ainsi des prises de vue et des mesures scientifiques importantes pour mieux connaître l'environnement jovien. S'il y a une chance de trouver de la vie extraterrestre dans le système solaire, elle est peut-être du côté des lunes de Jupiter ou de Saturne.

Début avril, la sonde devait réaliser son 71ème survol de Jupiter mais tout ne s'est pas déroulé comme prévu et elle est brutalement entrée deux fois en safe mode, le mode de fonctionnement dégradé utilisé quand le système de bord connaît un incident.

Le survol jovien a causé des perturbations

Dans ce mode, l'ordinateur de bord redémarre en désactivant toutes les fonctions non essentielles ainsi que les instruments scientifiques tout en pointant ses antennes vers la Terre en attente d'instructions.

Les équipes de la NASA ont réussi à rétablir ensuite les communications haut débit avec la sonde et travaillent maintenant à rétablir les flux des données scientifiques. La cause la plus probable des incidents lors du rase-motte de Juno au-dessus de Jupiter est celle de l'environnement de hautes radiations qui baigne le système jovien.

Les ceintures de radiation de Jupiter déformées par la magnétosphère (credit ESA)

Le passage en safe mode semble d'ailleurs être intervenu lors du passage des ceintures de radiation autour de Jupiter. La sonde Juno possède un bouclier en titane pour protéger son électronique mais des réactions avec des particules hautement énergétiques sont inévitables avec des conséquences diverses.

C'est un problème qui a aussi compliqué la conception des sondes en route vers Jupiter avec la nécessité de blinder les circuits électroniques pour les protéger contre l'environnement radiatif jovien.

Quatre mises en safe mode depuis 2016

La Terre possède aussi des ceintures de radiation, dites ceinture de Van Allen, mais qui sont beaucoup moins énergétiques. Les nombreuses éruptions solaires des derniers mois ont d'ailleurs créé une boucle supplémentaire temporaire de particules énergétiques.

Exemple de SEE (Single Event Effect) sur un transistor, causé par un ion énergétique (credit : ESA)

La NASA indique que Juno a connu quatre incidents la faisant entrer en safe mode depuis son arrivée à proximité de Jupiter en 2016 : une fois à son arrivée lors de sa seconde orbite puis en 2022 lors de la 39ème orbite et enfin deux fois lors du 71ème passage en avril 2025.

Le prochain survol de Jupiter aura lieu le 7 mai prochain avec en bonus un passage au-dessus de la lune Io, l'une des cibles des prochaines missions scientifiques et bonne candidate pour des explorations plus avancées.

Source : NASA