L'une des lunes de Jupiter, Europe, intéresse sérieusement les scientifiques pour sa surface glacée et l'océan liquide qui pourrait se cacher sous sa surface avec, peut-être, des formes de vie bien à l'abri.
Elle fait partie des cibles prioritaires et à portée d'étude pour y envoyer des sondes et peut-être plus tard des robots qui pourront se frayer un chemin dans les crevasses jusqu'à son océan interne.
La lune Europe fait partie des sujets d'observation de la sonde Juno qui survole Jupiter et ses principales lunes mais elle fera l'objet d'une suivi spécifique avec les missions JUICE (Jupiter Icy Moons Explorer, déjà en route) de l'ESA et Europa Clipper de la NASA.
Des composants électroniques trop sensibles aux radiations
Cette dernière mission doit décoller vers le mois d'octobre à l'aide d'un lanceur lourd Falcon Heavy depuis le Kennedy Space Center en Floride avant d'entreprendre son voyage vers Jupiter, avec une arrivée prévue en 2030.
Toutefois, ce lancement est remis en cause du fait d'un problème particulier rencontré durant les préparatifs : certains composants électroniques de la sonde pourraient ne pas résister aux radiations cosmiques du système jupitérien, l'un des plus intenses du système solaire, indique la NASA.
Le champ magnétique y est ainsi 20 000 fois plus intense que sur Terre, conduisant à produire des particules de haute énergie qui frapperont la sonde Europa Clipper et risquent de dégrader ses composants électroniques.
L'alerte a été donnée en juin 2024 quand les tests de résistance aux radiations ont montré que certains éléments de la sonde ne résistaient pas à des doses plus basses que prévu et que ce qu'ils rencontreront durant leur périple.
Les tests se poursuivent pour tenter de mieux protéger l'électronique de la sonde Europa Clipper mais le problème est suffisamment sérieux pour menacer la fenêtre de lancement en fin d'année. Des essais prévus fin juillet permettront d'y voir plus clair.
Profiter de l'effet MEGA pour rejoindre Jupiter
La fenêtre de lancement prévue à l'avantage de pouvoir profiter de l'effet MEGA (Mars Earth Gravitational Assist) en utilisant la proximité et la gravitation des deux planètes pour créer un effet catapulte économisant grandement les besoins en carburant.
Le message de l'humanité embarqué sur la sonde Europa Clipper
D'autres fenêtres d'opportunité existent pour Europa Clipper en 2025 et 2026 mais avec un effet d'assistance gravitationnelle moins intense qui imposera de réaliser plusieurs passage à proximité de la Terre pour assurer une accélération suffisante.
Retarder la mission imposerait également des coûts supplémentaires de plusieurs centaines de millions de dollars qui amputera le budget de la NASA pour d'autres missions d'exploration.
L'agence spatiale américaine cherche donc une solution qui éviterait à la fois de devoir changer les composants et de retarder la mission Europa Clipper mais la période d'action pour appliquer un correctif sans impacter le calendrier est en train de se refermer rapidement.