Le studio belge est de nouveau sous le feu des projecteurs. Pas pour un nouveau triomphe, mais pour une controverse bien actuelle : son recours à des outils d'IA. Swen Vincke, le charismatique patron de Larian Studios, a choisi la transparence en expliquant que ces technologies sont utilisées pour des tâches bien précises, comme l'exploration de concepts, la création de textes temporaires ou encore la préparation de présentations internes.
Quelle est la position officielle de Larian sur l'IA ?
La position de Larian se veut pragmatique et rassurante. L'objectif affiché n'est pas de remplacer la créativité humaine, mais d'accélérer certaines phases de pré-production. Cette approche s'inscrit dans une volonté de ramener le temps de développement à une durée de "trois à quatre ans", jugée plus saine que les six années nécessaires pour Baldur's Gate 3. Il s'agit d'un outil pour gagner en efficacité, pas d'une fin en soi.
La promesse est claire, martelée par le PDG : le produit final restera 100% artisanal. "Tout est fait par des acteurs humains ; nous écrivons tout nous-mêmes", a-t-il affirmé. L'usage de l'IA générative est donc cantonné aux coulisses, pour automatiser des "tâches que personne ne veut faire" et permettre aux équipes de se concentrer sur les aspects les plus créatifs et complexes du développement.
Cette décision fait-elle l'unanimité ?
Non, loin de là. La nouvelle a provoqué une résistance en interne, comme le rapportent plusieurs sources. Une ancienne artiste ayant travaillé sur Baldur's Gate 3 a même déclaré publiquement avoir "adoré travailler chez Larian jusqu'à l'IA", appelant le studio à respecter ses employés de "classe mondiale" qui n'ont pas besoin d'assistance artificielle. Cette réaction illustre la crainte partagée par de nombreux créatifs de voir leur travail dévalorisé ou menacé.
Face à cette grogne, Swen Vincke a reconnu les frictions mais soutient qu'aujourd'hui, "tout le monde dans l'entreprise est plus ou moins d'accord avec la manière dont nous l'utilisons". Pour contrer les peurs de remplacement, il insiste sur le fait que Larian continue d'embaucher massivement. Le studio compte plus de 530 employés et a récemment ouvert de nouveaux bureaux, un signal fort à contre-courant des vagues de licenciements qui secouent l'industrie.
Quelles sont les implications pour le futur de Divinity ?
L'enjeu pour Larian est de prouver qu'il peut intégrer ces nouveaux outils sans perdre l'âme qui a fait son succès. L'utilisation de l'IA, même pour du prototypage, soulève des questions de créativité et de potentielle uniformisation. Le studio marche sur une ligne de crête, cherchant à optimiser ses processus pour son prochain grand projet, Divinity, sans sacrifier la "touche humaine" et l'originalité attendues par les fans.
Ce futur RPG, annoncé comme un successeur de Divinity: Original Sin 2, promet d'être plus sombre et plus complexe que jamais. L'ambition est immense, et la croissance du studio comme l'adoption de nouvelles technologies sont des moyens pour atteindre cet objectif. Le défi sera de livrer un jeu à la hauteur des attentes, en démontrant que l'IA peut être un allié de la création sans en devenir le maître.
Foire Aux Questions (FAQ)
Pour quelles tâches précises Larian utilise l'IA ?
Larian Studios utilise l'IA générative principalement pour des tâches de pré-production : explorer des idées, développer des concept arts préliminaires, écrire des textes temporaires ("placeholder text") et enrichir des présentations internes.
Le jeu Divinity contiendra-t-il du contenu généré par IA ?
Non. Le PDG Swen Vincke a formellement garanti que le jeu final ne contiendrait aucun élément généré par une intelligence artificielle. Tout le contenu, des textes aux animations, sera créé par des équipes humaines.
Pourquoi utiliser l'IA si elle ne remplace pas les développeurs ?
L'objectif est d'améliorer l'efficacité du développement. En automatisant certaines tâches répétitives ou exploratoires, les outils d'IA permettent aux développeurs de consacrer plus de temps aux aspects créatifs et complexes, avec l'ambition de réduire la durée totale du cycle de production.