"Pas de budget, pas de guichet". La formule choc de Vincent Jeanbrun, ministre du Logement, résume la menace qui pèse sur l'une des principales aides à la rénovation en France.
Dans un entretien au Parisien ce 13 décembre 2025, il a clairement averti que le dispositif serait gelé au 1er janvier 2026 si le projet de loi de finances (PLF) n'était pas adopté par le Parlement à temps. Un scénario qualifié de "dramatique" pour des milliers de ménages.
Pourquoi une telle menace pèse-t-elle sur les ménages ?
La situation est critique car le temps presse. Le PLF est actuellement en examen au Sénat, et son adoption définitive avant la date butoir du 31 décembre est loin d'être garantie. Cette incertitude politique place directement près de 80 000 dossiers de subvention pour le dispositif MaPrimeRénov' dans une situation précaire. Le ministre a détaillé la répartition : 45 000 concernent des maisons individuelles et 38 000 des copropriétés.
L'histoire se répète dangereusement. Ce ne serait pas une première. Une suspension similaire a déjà eu lieu début 2025, suivie d'une interruption partielle durant l'été à cause d'un "excès de fraudes", provoquant le blocage de dizaines de milliers de dossiers et une grande confusion pour les ménages et les artisans. "Tous les dossiers déposés en 2025 seront traités en 2026", assure le ministre, mais une nouvelle pause "ne ferait que retarder encore l'échéance".
Quel avenir pour le dispositif en cas de vote ?
Si le Parlement vote le budget, le gouvernement prévoit de changer de braquet. Vincent Jeanbrun a annoncé une refonte ambitieuse de l'aide pour "retrouver son ambition de départ". L'objectif est de rouvrir le guichet à tous les ménages, et non plus seulement aux plus modestes, afin de massifier les efforts de rénovation.
Cette nouvelle version serait cependant plus ciblée pour sortir de la logique du "stop-and-go". Les familles les plus en difficulté continueraient de recevoir des subventions plus importantes. Surtout, la priorité serait donnée aux "rénovations globales", comme l'isolation des murs et l'installation d'une chaudière biomasse. Les travaux isolés, dits "monogestes", ne seraient plus éligibles hors d'un projet d'ensemble.
Quelles sont les nouvelles orientations stratégiques annoncées ?
Au-delà de la survie du dispositif, le ministre prépare une vision à plus long terme. Un "grand plan logement" est attendu pour le début de l'année 2026. L'un de ses piliers sera la création d'une "banque de la rénovation", une initiative pensée pour débloquer les financements des projets les plus complexes, notamment en copropriété.
Cette nouvelle structure financière aurait pour mission de faciliter l'accès au crédit pour les copropriétés. Elle leur permettrait de solliciter un emprunt collectif pour financer les travaux lourds de rénovation énergétique, levant ainsi un obstacle majeur pour de nombreux projets et les passoires thermiques. L'idée est de pérenniser les efforts et de sortir de la gestion à court terme.
Foire Aux Questions (FAQ)
Le dispositif MaPrimeRénov’ va-t-il disparaître ?
Non, le gouvernement souhaite au contraire l'élargir à tous les ménages si le budget est voté. La menace actuelle concerne une suspension temporaire si le projet de loi de finances n'est pas adopté avant le 1er janvier 2026, faute de fonds débloqués.
Quels travaux seront prioritaires à l'avenir ?
Les rénovations globales, comme l'isolation des murs couplée à l'installation d'une chaudière biomasse, seront privilégiées. Les travaux isolés ("monogestes") ne seront plus pris en charge dans ce cadre afin d'encourager des projets plus ambitieux et efficaces.
Qui est concerné par les dossiers en attente ?
Près de 80 000 dossiers sont actuellement en cours d'instruction. Ils touchent à la fois des maisons individuelles (45 000 dossiers) et des copropriétés (38 000 dossiers), représentant des milliers de foyers en attente d'une subvention.