La conquête de Mars fascine, mais elle pose une question redoutable : comment bâtir des habitats durables sur une planète aussi hostile ? Des scientifiques proposent une réponse inattendue : utiliser un bioplastique fabriqué à partir d’algues cultivées localement ensuite modelé via de l'impression 3D.
Cette avancée pourrait bouleverser la colonisation martienne, en offrant une alternative écologique et ingénieuse aux matériaux traditionnels. Plus besoin d’acheminer d’immenses cargaisons depuis la Terre : la solution pourrait pousser directement sous la lumière martienne. Une idée qui a tout pour séduire les partisans d’une exploration spatiale responsable et innovante.
Le bioplastique d’algues : une matière première prometteuse pour Mars
Les chercheurs ont mis au point un procédé permettant de transformer des algues du type Dunaliella Tertiolecta en bioplastique robuste. Ce matériau, testé dans des conditions simulant l’environnement martien, a montré une résistance étonnante aux contraintes extrêmes : faible gravité, températures glaciales, rayonnement intense. Les résultats sont détaillés dans un article de Science Advances.
Dunaliella Tertiolecta
(credit : Science Advances)
Les algues, faciles à cultiver avec peu de ressources, deviennent ainsi une ressource clé pour bâtir sur Mars. Leur transformation en bioplastique ouvre la voie à la fabrication locale d’éléments de construction, limitant la dépendance aux cargos venus de la Terre.
Colonisation martienne : vers des habitats écoresponsables
Construire sur Mars n’a rien d’un jeu d’enfant. Les matériaux classiques, comme le béton ou le métal, sont lourds et coûteux à transporter. Miser sur un bioplastique issu d’algues cultivées sur place, c’est changer la donne. Les tests réalisés montrent que ce matériau peut être moulé en briques ou en panneaux, adaptés aux besoins des futurs colons.
Le bioréacteur qui permettrait de créer du bioplastique à partir d'algues
(credit : Sciences Advances)
Ce choix réduit l’empreinte carbone de la colonisation et offre une alternative renouvelable. Les habitats ainsi créés pourraient même être recyclés ou réparés sur place, grâce à la culture continue d’algues.
Des défis à relever avant l’arrivée des premiers colons
Si la piste du bioplastique d’algues fait rêver, elle n’efface pas tous les obstacles. Les scientifiques doivent encore optimiser la culture des algues dans l’atmosphère martienne, s’assurer de la stabilité à long terme des structures et anticiper les besoins en eau et en nutriments. Mais les premiers résultats sont prometteurs : les prototypes tiennent le choc face aux conditions martiennes simulées.
L’idée de bâtir des bases autonomes, capables de produire leurs propres matériaux, séduit autant qu’elle intrigue. L’avenir du bioplastique sur Mars dépendra de la capacité à industrialiser ce procédé à grande échelle, sans sacrifier la sécurité des futurs habitants.
Si le procédé fonctionne pour la planète rouge, il pourrait ensuite être généralisé à la colonisation d'autres planètes et lunes. Sur notre Lune, justement, c'est à partir du régolithe, la poussière en surface, que pourraient être créées des briques pour des habitats, toujours avec l'idée d'utiliser les matériaux à disposition sur place.