Après avoir récupéré des échantillons lunaires grâce à la mission Chang'e 5 fin 2020 et avoir réussi à poser un rover sur Mars, la Chine se sent maintenant d'attaque pour ramener des échantillons de sol martien.
Un projet de mission, qui correspondrait à Tianwen-2 (sachant que Tianwen-1 est le nom de la mission qui a permis de déposer le rover Zhurong sur Mars), prévoit de réaliser un double lancement vers Mars durant le créneau de 2028, le premier tir emportant un atterrisseur et un engin capable de revenir en orbite tandis que l'autre emmenera un orbiteur et un engin permettant d'assurer le retour vers la Terre.
Si la Chine espérait utiliser le futur lanceur lourd Long March 9, ce sont finalement des lanceurs Long March 3B et Long March 5 qui assureraient le déplacement vers Mars pour pouvoir mener au plus vite la mission.
Passer devant la NASA et réussir la première mission de collecte d'échantillons ramenés sur Terre dès 2030 constituerait un exploit technique, scientifique et stratégique de premier ordre et la Chine semble vouloir s'en donner les moyens.
La course aux échantillons martiens
Le projet de la NASA et de l'ESA visant à récupérer les échantillons en cours de collecte par le robot Perseverance partirait pour sa part en 2026 et ramènerait les échantillons sur Terre en 2031.
Avec ses précédentes missions, la Chine a déjà une certaine expérience pratique de l'atterrissage en douceur d'un rover et de la récupération d'échantillons mais beaucoup de travail reste à faire.
Selon Space News, les chercheurs chinois se donnent deux à trois ans pour finaliser les technologies avant d'attaquer la phase d'ingénierie. L'atterrisseur collectera directement des échantillons, sans passer par un rover, contrairement à la mission occidentale.
Ce qu'elle gagnera en réduction de la complexité des techniques, elle le perdra en richesse des échantillons prélevés. Mais l'ambition est ici de démontrer que les technologies chinoises sont capables de rivaliser avec celles des Etats-Unis et de l'Europe.
La pression sera grande puisque manquer le créneau de 2028 imposera de fait un report de deux ans de la mission. Pour se faire la main, la Chine compte tester des techniques d'extraction d'échantillons sur un astéroïde en 2024.