Une nouvelle étude relance une théorie de 1999 : la "warped extra dimension" (WED). Des chercheurs suggèrent que la matière noire, indétectable, existerait dans une cinquième dimension.

L'existence de la matière noire est un pilier de la cosmologie moderne. Bien qu'invisible et jamais observée directement, les scientifiques s'accordent à dire qu'elle compose environ 75% de la matière totale de l'Univers. C'est ce facteur qui empêche les galaxies de se disloquer et qui explique le fonctionnement de la gravité à grande échelle.

Le Modèle Standard à la peine

Le problème majeur est que le Modèle Standard de la physique, notre cadre actuel pour comprendre les particules fondamentales, n'a aucune réponse pour la matière noire.

De plus, le Modèle Standard bute sur d'autres questions, notamment le "problème de la hiérarchie" : pourquoi le boson de Higgs est-il si léger par rapport à l'échelle de la gravité ? Pour des chercheurs espagnols et allemands, ces lacunes appellent à de nouveaux principes physiques.

Le retour de la "Warped Extra Dimension"

Dans une étude publiée par The European Physical Journal C, ces scientifiques revisitent une théorie proposée en 1999 par Lisa Randall et Raman Sundrum : la "Warped Extra Dimension" (WED), ou dimension supplémentaire déformée.

Cette idée postule l'existence d'une cinquième dimension cachée, dont la courbure pourrait expliquer pourquoi la gravité nous semble si faible par rapport aux autres forces fondamentales.

Des portails pour les fermions

La nouvelle étude va plus loin. Elle propose que des particules élémentaires, les fermions, pourraient voyager via des "portails" vers cette cinquième dimension.

Une fois dans cet espace parallèle, ces fermions créeraient des "reliques" et constitueraient un "secteur sombre". Ces particules agiraient alors comme la matière noire fermionique que nous cherchons désespérément à détecter sans la trouver, au point pour certains de douter de son existence.

Comment vérifier cette théorie ?

Comme toutes les théories sur la matière noire, celle-ci reste à vérifier empiriquement. Elle alimente le débat scientifique en attendant une preuve.

La clé pourrait venir de la détection d'ondes gravitationnelles. Les chercheurs estiment que la réponse pourrait être "au coin de la rue", car de nouveaux détecteurs, de plus en plus puissants, sont en cours de construction à travers le monde.

Ils seraient peut-être capables de capter les signaux émanant de cette dimension cachée.