Le secteur des lunettes connectées vient de vivre un véritable séisme : Meta, géant américain des réseaux sociaux et de la réalité augmentée, a pris une participation d’environ 3 % dans le capital d’EssilorLuxottica, le géant franco-italien de l’optique connu pour ses marques Ray-Ban et Oakley.
Montant de la transaction : près de 3,5 milliards de dollars. Ce rapprochement n’a rien d’anodin : il s’inscrit dans la stratégie de Meta, qui veut faire des lunettes intelligentes l’un des piliers de son écosystème, à l’heure où l’IA s’invite dans tous les objets du quotidien.
Les marchés n’ont pas tardé à réagir : l’action EssilorLuxottica a bondi en Bourse, gagnant 6%, tandis que les analystes saluent une initiative audacieuse qui pourrait rebattre les cartes du secteur.
Meta mise tout sur l’IA et la réalité augmentée
L’investissement de Meta dans EssilorLuxottica n’est pas un simple placement financier. Il s’agit d’un partenariat stratégique pour accélérer le développement de lunettes connectées nouvelle génération, intégrant des fonctions d’intelligence artificielle avancées.
Après le lancement des Ray-Ban Meta, qui avaient déjà marqué les esprits, le groupe américain entend aller plus loin : reconnaissance vocale, traduction en temps réel, notifications contextuelles, capture de photos et vidéos à la volée… Les possibilités sont vastes.
Ce rapprochement pourrait permettre à Meta de s’appuyer sur l’expertise industrielle et le savoir-faire design d’EssilorLuxottica pour rendre ses produits plus attractifs et plus grand public.
EssilorLuxottica, un allié de poids pour Meta
Pourquoi Meta a-t-elle choisi EssilorLuxottica ? Le groupe franco-italien règne sur l’optique mondiale, avec des marques iconiques comme Ray-Ban, Oakley (Meta vient d'annoncer des lunettes connectées pour sportifs avec cette marque) ou Persol, et un réseau de distribution tentaculaire.
Sa maîtrise de la production de masse et du design haut de gamme en fait un partenaire idéal pour Meta, qui cherche à imposer ses produits connectés au-delà du cercle des technophiles.
Les lunettes Ray-Ban Meta, déjà lancées en collaboration, ont déjà rencontré plus qu'un succès d’estime, mais la nouvelle alliance vise à passer à la vitesse supérieure. L’objectif : démocratiser les lunettes à IA et séduire un public toujours plus large, des jeunes branchés aux professionnels en quête de productivité.
Un marché en pleine effervescence et des concurrents à l’affût
L’arrivée de Meta au capital d’EssilorLuxottica risque de bousculer la concurrence. Les géants de la tech – Apple, Google, Samsung – planchent tous sur leurs propres projets de lunettes connectées.
Mais l’avance prise par Meta, grâce à ce partenariat industriel solide, pourrait lui offrir un avantage décisif. Les analystes estiment que le marché des wearables va exploser dans les prochaines années, tiré par l’intégration de l’IA et la miniaturisation des composants.
Avec ou sans écran intégré, les montures s'affinent et les fonctionnalités s'enrichissent, ouvrant la voie à de nouveaux usages au-delà des early adopters, notamment vers les professionnels.
Et là où les gadgets étaient plutôt lourds et encombrants jusqu'à présent, il est désormais possible d'assurer une intégration plus discrète et naturelle qui peut s'accommoder des effets de mode et des verres correcteurs.
Quels défis pour la prochaine génération de lunettes connectées ?
Si le potentiel est énorme, les obstacles restent nombreux. Les consommateurs attendent des produits confortables, élégants, abordables et surtout respectueux de la vie privée.
Meta et EssilorLuxottica devront convaincre sur la sécurité des données, l’autonomie des batteries et la pertinence des fonctionnalités proposées. Les premiers retours sur les Ray-Ban Meta sont prometteurs, mais la bataille ne fait que commencer.
Le groupe chinois Xiaomi a récemment forte impression avec ses Xiaomi AI Glasses qui offrent un design allégé et excellent dans un domaine sensible pour ce type de gadget : l'autonomie, doublée par rapport à la concurrence.
La guerre des lunettes connectées se jouera sur les fonctionnalités mais aussi sur ce genre de petits détails qui transforment l'expérience au quotidien.