Pour faire progresser les intelligences artificielles, il faut toujours plus de composants GPU dans des datacenters IA consommant une quantité croissante d'électricité.
Les efforts de réduction des impacts environnementaux et les recherches d'efficacité énergétique ne résistent pas à la course aux intelligences artificielles qui se jouent actuellement mais les besoins sont tels que les approvisionnements classiques ne suffiront pas, et encore moins ceux issus des énergies renouvelables.
La course à l'énergie se joue désormais au niveau de l'énergie nucléaire, qu'elle soit à fission ou plus tard issues de réacteurs à fusion, et tous les grands acteurs de l'IA cherchent à sécuriser des approvisionnements.
Des besoins colossaux en électricité
Le géant Meta est au coeur de cette course à l'IA et la firme estime qu'elle nécessitera jusqu'à 4 GW d'énergie nucléaire pour alimenter ses datacenters IA au début des années 2030, alors que contrats négociés actuellement avec les fournisseurs d'énergie portent généralement sur plusieurs dizaines à une grosse centaine de MW.
Dans un billet de blog et un document identifiant les besoins à venir, Meta évoque le recours nécessaire à "de nouvelles sources d'énergie fiable, propre et renouvelable"...mais aussi produisant suffisamment d'électricité pour répondre aux besoins. Seul le nucléaire répondrait à ces attentes, le solaire et l'éolien ne suffisant pas, même si Meta promet de continuer d'investir et d'utiliser ces énergies renouvelables.
Dans un premier temps, seule l'énergie de fission offre les qualités requises pour alimenter les datacenters, en attendant que les projets de réacteurs à fusion, plus propres et efficients, se concrétisent.
Comme d'autres, Meta est train d'accumuler les accélérateurs IA par centaines de milliers pour entraîner les prochaines évolutions de son modèle d'IA Llama, ce qui demande d'énormes quantités d'énergie pour assurer leur fonctionnement.
Pour atteindre cet objectif de 1 à 4 GW d'energie nucléaire, Meta diffuse un document RFP (Request for Proposals) aux entreprises susceptibles de pouvoir répondre à ce besoin, même si rien n'est encore concrétisé.
Les SMR, une solution possible
Meta est probablement en quête de mini-réacteurs nucléaires, ou SMR (Small Modular Reactors), vus comme l'avenir de l'énergie nucléaire pilotable directement sur des sites industriels et à proximité de fermes de datacenters.
Moins puissants que les réacteurs des centrales et plus simples à gérer, ils font l'objet de travaux dans le monde entier avec la perspective de participer à la décarbonation de l'industrie et l'abandon des énergies fossiles.
Plusieurs enteprises proposent déjà de tels SMR ou en préparent la conception mais la demande s'annonce déjà très forte par rapport à une offre limitée. Ce n'est pas pour rien que Sam Altman, CEO d'OpenAI (créateur de ChatGPT) est aussi président d'Oklo, une entreprise travaillant au développement d'un réacteur à fusion nucléaire.
De leur côté, Amazon comme Microsoft sont en train de négocier des rapprochements avec des fournisseurs d'énergie nucléaire pour préparer les prochaines étapes de développement de leurs datacenters IA.
Et l'environnement dans tout ça ? Partout, les rapports signalent un accroissement de la consommation d'électricité en attendant de trouver le moyen de mieux réguler ou mettre en place des sources d'énergie plus puissantes mais en freinant également sur les efforts de réduction de l'impact environnemental.
Certains s'inquiètent déjà de la concurrence plus très lointaine des grands groupes sur les approvisionnements en électricité et en eau par rapport aux besoins des populations humaines. La course à l'IA donne-t-elle tous les droits ?