C'est une petite musique que connaissent bien les entreprises soucieuses de leurs données : comment s'assurer que les informations confidentielles partagées lors d'une visioconférence ou d'un partage d'écran sur Microsoft Teams ne finissent pas en balade sous forme de simple capture d'écran ? Microsoft semble avoir entendu ces préoccupations et prépare une riposte. Une nouvelle fonctionnalité, qui devrait pointer le bout de son nez prochainement, permettra aux administrateurs d'empêcher la copie d'écran lorsque du contenu sensible est affiché.
Capture impossible : comment Microsoft compte s'y prendre
Alors, comment Microsoft va-t-il réussir ce petit tour de passe-passe ? L'idée n'est pas de bloquer systématiquement toute capture d'écran sur Teams, mais de le faire de manière ciblée. L'organisateur de la réunion aura accès à une nouvelle option "empêcher la capture d'écran", qu'il pourra activer ou non. Si un utilisateur tente malgré tout une capture, il obtiendra un bel écran noir à la place du contenu protégé. Une solution simple, et efficace.
L'option va même plus loin et permettra de bloquer les utilisateurs en fonction de leur origine : s'ils rejoignent la réunion Teams depuis une application ou plateforme différente non prise en charge, ils n'auront accès qu'au mode audio et ne pourront tout simplement pas accéder à l'écran de partage vidéo.
Plus qu'un simple blocage : un écosystème de sécurité
Ce blocage des captures d'écran ne sort pas de nulle part. Il vient compléter un arsenal déjà existant chez Microsoft pour la protection des données. On pense notamment à la possibilité d'appliquer des filigranes (watermarking) sur les documents partagés ou les flux vidéo lors des réunions Teams. Ces filigranes, affichant par exemple l'adresse e-mail du participant, ont un effet dissuasif, car ils permettent de tracer l'origine d'une éventuelle fuite si une photo de l'écran était prise. Le blocage des captures d'écran numériques vient donc ajouter une couche de protection supplémentaire, rendant la copie non autorisée plus compliquée, même si elle ne l'élimine pas totalement.
Une protection infaillible ? Pas tout à fait...
Car oui, il y a un "mais". Si cette nouvelle fonctionnalité de Microsoft Teams va sérieusement compliquer la tâche aux captures d'écran opportunistes réalisées avec les outils intégrés au système d'exploitation, elle ne pourra rien contre la bonne vieille méthode du smartphone. Rien n'empêchera techniquement un participant de photographier son écran avec son téléphone portable. Cependant, l'objectif de Microsoft est de rendre la fuite d'informations moins facile, moins discrète et de décourager les comportements négligents ou malintentionnés. C'est un pas de plus vers une meilleure confidentialité des échanges professionnels, un enjeu majeur à l'heure du travail hybride et de la collaboration à distance. La fonctionnalité est attendue en préversion pour certains utilisateurs et devrait être disponible plus largement aux alentours de fin juin sur les applications de bureau et mobiles, notamment pour les utilisateurs des versions payantes comme Teams Premium, il faudra sans doute attendre juillet pour un déploiement auprès des utilisateurs de la version gratuite de Teams.