Le roi de l'image par IA veut devenir l'empereur de la vidéo. Midjourney, l'outil adulé par des millions de créatifs pour ses visuels spectaculaires, vient de jeter un pavé dans la mare. Il lance officiellement son premier modèle de génération de vidéo, V1. Une annonce qui secoue le secteur et positionne la start-up face à des géants, et ce, en pleine tempête judiciaire avec les plus grands studios d'Hollywood.

Comment fonctionne ce nouveau générateur de vidéo Midjourney ?

La nouvelle fonctionnalité est un modèle "image-to-video". Concrètement, vous ne partez pas d'une page blanche. Vous prenez une image existante, que vous l'ayez créée sur Midjourney ou que vous l'ayez importée, et vous demandez à l'IA de l'animer. Le système vous propose alors quatre clips vidéo de cinq secondes. L'utilisateur peut ensuite choisir de les prolonger par tranches de quatre secondes, jusqu'à une durée totale d'environ 21 secondes. Tout se passe, comme à l'accoutumée, sur le web et via le robot Discord de la plateforme.

Midjourney V1

Combien ça coûte et est-ce que ça vaut le coup ?

La question du prix est centrale. La génération d'une vidéo est plus gourmande en ressources et coûte environ huit fois plus cher qu'une image. Cependant, comme chaque requête produit quatre vidéos différentes, le coût par seconde de vidéo est jugé "étonnamment abordable" par les premiers testeurs. Le ticket d'entrée pour essayer est l'abonnement de base à 10 dollars par mois. Les abonnés aux formules supérieures ("Pro" et "Mega") bénéficient en plus d'un mode "Relax" pour des générations illimitées mais plus lentes. Les premiers retours des créateurs sont très positifs, certains affirmant que le résultat "dépasse toutes leurs attentes".

Quelle est la stratégie de Midjourney face à la concurrence et à la justice ?

L'ambition de l'entreprise, dirigée par David Holz, va bien au-delà de la simple création de clips. Il affirme que la vidéo n'est qu'une étape intermédiaire vers son objectif ultime : créer des IA capables de générer des "simulations de mondes ouverts en temps réel". Mais cette vision créative se heurte à deux murs. Le premier est la concurrence féroce d'OpenAI (Sora) et de Google (Veo 3), qui sont très avancés. Le second, et non des moindres, est la justice. Ce lancement intervient à peine une semaine après que Disney et Universal ont porté plainte contre Midjourney pour violation de droits d'auteur, accusant l'IA de copier leurs personnages iconiques.

Pour en savoir plus

Quelle est la qualité des vidéos générées ?

Les premières démonstrations montrent des vidéos au style "éthéré" et artistique typique de Midjourney, plutôt que des rendus photoréalistes. Techniquement, les fichiers exportés sont pour l'instant en résolution 480p à 24 images par seconde, sans option d'amélioration de la qualité intégrée.

Comment se contrôle l'animation ?

L'utilisateur a le choix. Un mode automatique laisse l'IA décider du mouvement. Un mode manuel permet de décrire par un texte (un "prompt") l'animation souhaitée. Il est également possible de régler l'intensité du mouvement de la caméra et du sujet pour un rendu plus subtil ou plus dynamique.

Pourquoi Midjourney est-il attaqué en justice par Disney ?

De grands studios comme Disney et Universal accusent l'intelligence artificielle de s'être entraînée sur des millions d'images protégées par le droit d'auteur sans autorisation. Ils estiment que la capacité de l'outil à générer des images de leurs personnages, comme Dark Vador ou Homer Simpson, en est la preuve et constitue une violation de leur propriété intellectuelle.