Le plan initial était clair : Mini visait une gamme entièrement électrique à l'horizon 2030. Mais la réalité du marché automobile mondial a conduit le constructeur, propriété du groupe BMW, à revoir ses ambitions. Plutôt qu'un abandon brutal, il s'agit d'une adaptation pragmatique face aux demandes des consommateurs et aux rythmes d'électrification variables selon les régions du monde.
Pourquoi ce changement de cap ?
La principale raison de cet ajustement est une adoption des véhicules électriques moins rapide qu'anticipée par de nombreux acteurs de l'industrie. Si les ventes de modèles électriques Mini progressent, la demande du marché global pour les motorisations thermiques reste significative. Stefanie Wurst, la dirigeante de Mini, a confirmé que l'entreprise devait tenir compte de cette réalité. Les rythmes de transition vers l'électrique diffèrent fortement d'un continent à l'autre, obligeant les constructeurs à faire preuve de flexibilité pour répondre aux attentes diverses de leur clientèle internationale.
Quelle stratégie pour l'avenir ?
Concrètement, Mini ne renonce pas à l'électrique, loin de là. La marque continuera de développer et proposer sa gamme de modèles zéro émission (Cooper E/SE, Aceman, Countryman E/SE). Cependant, elle maintiendra également la production et la vente de ses modèles équipés de moteurs à essence au-delà de l'échéance de 2030. L'usine historique d'Oxford, par exemple, continuera d'assembler des Mini thermiques. La marque britannique met donc en place une stratégie souple, lui permettant d'ajuster sa production entre électrique et thermique en fonction de l'évolution réelle de la demande dans les années à venir.
Une tendance de fond dans l'industrie
La décision de Mini n'est pas isolée. Elle s'inscrit dans un mouvement plus large où plusieurs constructeurs automobiles, comme Mercedes-Benz ou Aston Martin, ont récemment annoncé revoir leurs objectifs d'électrification rapide face aux réalités du marché. Cette approche plus flexible est d'ailleurs en ligne avec la stratégie "Power of Choice" de la maison mère BMW, qui a toujours prôné le maintien de différentes technologies de motorisation (thermique, hybride, électrique) pour répondre aux besoins variés des clients. L'adaptation de Mini confirme que la transition énergétique dans le secteur automobile prendra sans doute plus de temps et de nuances que prévu initialement.
Outre la croissance limitée du marché de l'électrique à travers le monde, il se peut également que les récents événements géopolitiques, notamment les décisions de l'administration Trump concernant les droits de douane ont contribué à cette décision de la part de Mini, le marché américain devenant plus difficilement accessible.