L'européen Nokia Siemens Networks a annoncé il y a quelques semaines avoir négocié le rachat de la branche équipementier télécom de Motorola pour 1,2 milliard de dollars, lui ouvrant les portes du marché nord-américain et de plusieurs gros clients internationaux.

Or, il n'était pas seul à briguer les activités télécom du groupe américain. Le nom de l'équipementier chinois Huawei Technologies, qui cherche également à prendre position sur le marché américain, a été cité à plusieurs reprises.

S'il a été écarté, ce qui n'est pas une première ( son intention de racheter le fournisseur d'équipements réseau 3Com avait été bloquée par le gouvernement américain en 2008, permettant à HP de s'en emparer un an plus tard ), ce n'est pas du fait d'une offre insuffisante, rapporte Bloomberg.

Selon plusieurs sources, Huawei a bien été candidat au rachat et le prix proposé par le groupe chinois était supérieur à celui de Nokia Siemens, d'au moins 100 millions de dollars, dans tous les scénarios d'acquisition.

Cependant, il n'a pas obtenu le feu vert des autorités américaines, celles-ci craignant de voir des activités stratégiques tomber dans le giron chinois, avec un risque supposé pour la sécurité nationale.


Circonspection autour de Huawei aux USA

On notera d'ailleurs qu'une révision d'une plainte de Motorola contre Huawei pour vol de secrets industriels a été opportunément réactivée au momen des tractations pour l'acquisition de la branche télécom de Motorola.

Pour les observateurs, le gouvernement américain est peu décidé à faciliter l'arrivée des équipementiers chinois sur son sol, malgré les efforts répétés de ces derniers pour prendre des parts de marché.

Le liens du dirigeant de Huawei avec les autorités chinoises et la nature particulièrement sensible de son activité ne facilitent pas la création d'un lien de confiance comme il a pu se former avec d'autres groupes chinois, comme Lenovo qui a pu racheter l'activité PC d' IBM en 2005.

Cette préservation des intérêts nationaux n'est pas propre aux Etats-Unis : les équipementiers européens se sont régulièrement plaints des difficultés d'accès au marché chinois qui privilégie les acteurs locaux. Dans les deux cas, les intérêts nationaux peuvent passer avant le business proprement dit.

Source : Bloomberg