Vous venez à peine de digérer la dernière hausse de prix de Spotify ? Préparez-vous, le plus dur est peut-être à venir. Le patron d'une des plus grandes maisons de disques au monde vient de jeter un pavé dans la mare : pour lui, il faut que les abonnements de streaming musical deviennent encore plus chers. Et le coupable tout désigné de cette future flambée des prix est l'intelligence artificielle.
Pourquoi les prix du streaming devraient-ils encore augmenter ?
La raison est simple et alarmante : les plateformes comme Spotify ou Deezer sont inondées par des morceaux entièrement générés par des IA. Le PDG d'Universal Music France, Olivier Nusse, parle d'un "véritable fléau". Ces milliers de titres, souvent de faible qualité, polluent les catalogues et, surtout, diluent les revenus qui devraient revenir aux artistes humains. Les chiffres sont éloquents : en quelques mois, la part des morceaux générés par IA parmi les nouveautés livrées à Deezer est passée de 10% à 18%. Il devient donc urgent de mieux valoriser la "vraie musique".
Quelle est la solution proposée par l'industrie musicale ?
La solution avancée par le patron d'Universal Music est double. D'abord, il faut revoir le système de rémunération pour qu'il soit "centré sur l'artiste", c'est-à-dire qu'il récompense les créateurs qui sont réellement écoutés par les abonnés. Ensuite, il encourage la création de nouveaux abonnements "super premium". L'idée est de proposer des offres plus chères, autour de 20€ par mois au minimum, qui garantiraient l'accès à de la musique 100% humaine avec une qualité sonore haut de gamme. La contrepartie, c'est que la facture sera plus salée pour le consommateur.
Est-ce que cela signifie la guerre totale contre l'IA ?
Non, pas tout à fait. L'industrie musicale fait une distinction claire. Olivier Nusse reconnaît que l'intelligence artificielle peut être un outil formidable pour aider au processus créatif. Mais elle doit rester un outil, et non remplacer l'artiste. La vraie bataille, qui se joue déjà devant les tribunaux contre des start-ups comme Suno ou Udio, est contre la génération de masse et le "pillage" des œuvres existantes pour entraîner les algorithmes. La nuance est de taille : l'IA comme assistante, oui ; l'IA comme artiste, non.
Les réponses à vos questions
Les prix ont-ils déjà augmenté récemment ?
Oui, et c'est ce qui rend cette déclaration particulièrement sensible. Spotify, par exemple, a annoncé une nouvelle hausse de ses tarifs il y a seulement quelques semaines, ce qui a provoqué le mécontentement de nombreux abonnés à travers le monde.
Qui est Olivier Nusse ?
C'est le Président-Directeur Général (PDG) d'Universal Music France. Universal Music est l'une des trois plus grandes maisons de disques au monde (les "majors"). Sa parole a donc un poids considérable et donne une indication claire de la direction que l'industrie souhaite prendre.
Les plateformes de streaming font-elles quelque chose contre la "fausse" musique ?
Oui, certaines ont commencé à réagir. Deezer est souvent cité en exemple. La plateforme française a déjà commencé à "nettoyer" son catalogue des contenus générés par IA de faible qualité et a été la première à adopter un modèle de paiement "artist-centric" pour mieux soutenir les créateurs humains.