L'antenne DSS-14 de 70 mètres du Deep Space Network de la NASA, située à Goldstone, est hors service depuis le 16 septembre suite à un grave incident technique.

Cette panne met une pression supplémentaire sur un réseau déjà surchargé, essentiel pour les communications avec les missions dans l'espace lointain comme Voyager ou les futures missions Artemis.

Depuis le 16 septembre, l'une des pièces maîtresses du Deep Space Network (DSN) de la NASA est silencieuse. L'antenne DSS-14 du complexe de Goldstone, en Californie, a subi des dommages importants, la rendant inopérationnelle.

Le Jet Propulsion Laboratory (JPL) a confirmé l'incident, qui met en lumière la fragilité d'une infrastructure cruciale pour l'exploration spatiale.

Un incident aux conséquences multiples

L'avarie s'est produite lorsque l'antenne de 70 mètres, surnommée "Mars Antenna", a effectué une sur-rotation. Ce mouvement excessif a endommagé des câbles et des canalisations au centre de sa structure massive.

NASA DSS-14 Mars Antenna Wikipedia

DSS-14 "Mars" à Goldstone (credit : Wikipedia)

Pour ne rien arranger, des tuyaux du système anti-incendie se sont rompus, provoquant une inondation rapidement maîtrisée. Une commission d'enquête a été mise en place par la NASA pour évaluer l'étendue des dégâts et déterminer les prochaines étapes, mais aucun calendrier de retour en service n'a encore été communiqué.

Pourquoi cette antenne est-elle si importante ?

Le Deep Space Network est le système nerveux central de l'exploration spatiale de la NASA. Il est composé de trois sites répartis sur le globe : Goldstone (Californie), Madrid (Espagne) et Canberra (Australie), afin d'assurer une couverture continue des missions malgré la rotation de la Terre.

Voyager 1 NASA

Les antennes de 70 mètres, comme la DSS-14, sont les plus puissantes du réseau. Elles sont indispensables pour les communications avec les sondes les plus éloignées, comme les Voyager aux confins du système solaire, ou pour récupérer des données à haut débit de missions plus proches. Leur puissance permet aussi de maintenir le contact avec des engins spatiaux en difficulté.

Un réseau déjà au bord de la rupture ?

Cette panne survient au pire moment pour le DSN. Un audit réalisé en 2023 par l'inspecteur général de la NASA avait déjà tiré la sonnette d'alarme : le réseau est "sursouscrit" et surchargé par le nombre croissant de missions.

La mission Artemis I en 2022 avait monopolisé une part colossale des ressources, forçant d'autres missions, y compris le télescope spatial James Webb, à ajuster leurs opérations.

La perte d'une antenne majeure ne fait qu'exacerber cette tension, obligeant les opérateurs à jongler avec un planning encore plus serré. Alors que les ingénieurs s'affairent à évaluer les réparations, la question de l'impact sur les futures missions, notamment la très attendue Artemis II, reste en suspens.

Cet incident met en lumière le besoin urgent de moderniser et de renforcer un réseau vieillissant, véritable colonne vertébrale de l'ambition humaine dans le cosmos. La résilience du DSN sera sans aucun doute un enjeu majeur pour les décennies à venir.