Les observations scientifiques relèvent une augmentation de la température moyenne de surface des océans depuis plusieurs années, avec une très nette augmentation en 2023, au point de sortir des limites hautes attendues, et qui s'est prolongée en 2024.
Cette température élevée conditionne l'expansion du volume d'eau et contribue à faire monter le niveau des océans. Selon cette donne, le calcul de l'augmentation de la montée du niveau des océans était estimé à 0,43 cm / an pour 2024.
Cela contribue à une augmentation de 10,1 cm du niveau des mers et océans depuis les niveaux de 1993, ce qui a déjà des conséquences sur les territoires à fleur d'eau mais aussi sur l'érosion des traits de côtes, en complément d'événements météorologiques plus fréquents et puissants du fait du changement climatique.
Une augmentation atypique du niveau des océans
Sauf que, selon les données de la NASA, la montée du niveau des océans a atteint en 2024 un niveau imprévu de 0,59 cm. Cette augmentation n'était pas spécialement attendu, même au regard de la variabilité de ce type de mesure.
Pour les chercheurs du JPL (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA, c'est le signe d'une montée des eaux qui s'accélère rapidement. L'augmentation du niveau des mers était jusqu'à présent attribué à deux phénomènes principaux : la fonte des glaciers pour les 2/3 et l'expansion du volume d'eau causé par la chaleur pour 1/3.
Mais l'année 2024 semble montrer une inversion des phénomènes : 1/3 pour la fonte des glaciers et 2/3 pour l'expansion thermique du fait de la température moyenne très anormalement élevée des océans pour expliquer cette valeur plus élevée qu'attendue.
Une montée des eaux qui s'accélère
Quant à la cause de cette accélération par rapport aux prévisions, elle reste indéterminée, en dehors du fait que l'année 2024 a été l'une des plus chaudes jamais enregistrées, tant pour les températures au sol que pour les eaux de surface, ce qui peut contribuer à emballer des phénomènes naturels déjà en surchauffe.
Ce n'est pas le seul sujet d'inquiétude. Le fait que les années 2023 et 2024 aient exceptionnellement chaudes coup sur coup interpelle les scientifiques sur une accélération potentielle des effets du réchauffement climatique.
Les différents systèmes inertiels terrestres s'accélérent et peuvent contribuer à créer des synergies pas toujours anticipées en terme d'effets, avec des réactions en chaîne imprévues ou insuffisamment prises en compte.
Des causes émergentes, comme la diminution de la couverture nuageuse, ont pu être minimisées dans les études antérieures, expliquant les variations plus importantes par rapport aux prévisions.