La NASA franchit un cap inédit en confiant à Solstar Space la mission de doter la Lune d’un accès WiFi ultra-résistant, avec des visées aussi bien scientifiques que stratégiques pour ses futures opération d'exploration et d'occupation lunaire.
Poussée par le programme Artemis, la NASA multiplie les initiatives pour garantir une présence humaine stable sur la Lune, avec des objectifs qui ne sont plus seulement scientifiques.
La difficulté technique la plus épineuse reste la fiabilité des communications lunaires : l’exploration ne peut réussir sans un réseau continu qui permettra d'explorer plus loin et d'établir des campements pérennes.
Solstar Space : pionnier des communications lunaires
Solstar Space, société basée au Nouveau-Mexique, vient de décrocher un contrat NASA de 150 000 dollars pour développer le premier point d’accès Wifi compatible avec les conditions lunaires extrêmes.
Son système, le LWIFI-AP, permettra d’équiper les atterrisseurs, rovers, habitats et modules, mais aussi de connecter astronautes et robots via du matériel résistant aux radiations et aux variations thermiques.
La technologie de communication devra assurer en temps réel la circulation des données pour la navigation, la coordination et la recherche scientifique, même dans la poussière et les températures lunaires.
Le projet s’intègre au programme Artemis et aux services CLPS (Commercial Lunar Payload Services), avec pour objectif de créer une infrastructure “multimode et multibande” capable de s’adapter à chaque mission.
Course mondiale : pourquoi la connexion lunaire devient stratégique ?
Derrière la prouesse technique, se joue un bras de fer diplomatique discret : la NASA avance ses pions dans une nouvelle rivalité face à la Chine et à la Russie.
Au-delà du simple confort des astronautes, un réseau de communication lunaire efficace constitue une arme géopolitique et économique majeure pour être parmi les premiers à occuper le sol lunaire et exploiter ses richesses.
La Chine, sous l’égide de Xi Jinping, déploie ses propres efforts pour installer une station lunaire et projette d’y envoyer un équipage avant 2030.
Le pôle Sud lunaire attire toutes les ambitions, en raison des traces de glace d’eau et de l’ensoleillement permanent. Les infrastructures nécessaires devront tenir compte d’une régularité logistique encore loin d’être acquise.
Perspectives et défis : au-delà de la simple infrastructure
La mission Artemis III devrait ramener les Américains sur la Lune en 2027, mais la véritable bataille commence : il s’agira d’assurer pour chaque acteur la maîtrise d’un flux continu de données en environnement hostile, de sécuriser des échanges où la moindre brèche pourrait coûter cher.
De son côté, Nokia a aussi annoncé la prochaine intégration d’un réseau 4G/LTE lunaire, sur l'alunisseur Athena (qui a malheureusement échoué se poser correctement). Preuve que la logique concurrentielle va bien au-delà des frontières terrestres.
L’infrastructure sera le socle de la future “économie lunaire”, et chaque progrès dans la connectivité transforme les scénarios d’exploitation scientifique et commerciale.
Sous le regard des grandes agences et du secteur privé, la Lune s’apprête à devenir la première étape d’une nouvelle génération de réseaux, où le WiFi ne sera plus un simple outil mais une clé de la souveraineté spatiale.
Dès demain, l’expansion des communications au-delà de notre orbite posera inévitablement de nouvelles questions sur la gouvernance des flux numériques. Le prochain décollage n’attend plus qu’une chose : des partenaires aptes à tenir la distance, jusqu’au dernier octet, sur un terrain peu hospitalier.