Le lancement du jeu Pokemon Go a fait l'effet d'une bombe dans le jeu mobile. Le jeu développé par Niantic Labs proposait plusieurs éléments attractifs : la nécessité d'explorer l'environnement autour de chez soi (et au passage de sortir de chez soi) pour capturer des Pokemon fictifs et le recours à la réalité augmentée, le smartphone devenant une fenêtre sur un monde virtuel.
Son lancement en 2016 a connu un succès immédiat et planétaire, jusqu'à entraîner des désordres du fait de chasseurs prêts à tout pour obtenir une bestiole rare manquant à leur collection.
Le succès ne s'est pas démenti par la suite grâce à un suivi régulier et des événements permettant de relancer l'intérêt pour le jeu. En 2021 encore, Pokemon Go avait cumulé 5 milliards de dollars de revenus en cinq années d'existence
Licenciements et abandon de jeux
La pandémie et ses confinements, en ne permettant plus de sortir pendant de longues semaines, a commencé à changer la donne, de même que le contexte du marché du jeu mobile et les nouvelles règles des portails d'applications mobiles, notamment sur le tracking publicitaire désormais interdit.
Jouer tout en se dépensant, l'une des promesses de Pokemon Go
Ce nouveau contexte impacte fortement les activités de Niantic qui annonce devoir se séparer de 230 salariés, ce qui conduira à fermer un studio de développement à Los Angeles mais aussi annuler le lancement de plusieurs titres, l'un pourtant tiré de l'univers Marvel et l'autre de la NBA et des stars du basket.
Pour le CEO de Niantic John Hanke, ces décisions sont le fait de facteurs internes et externes. La fin du tracking publicitaire dans les applications, le contexte macro-économique plus incertain qui a fait baissé les dépenses des joueurs et la concurrence toujours plus forte se cumulent ainsi pour rendre l'avenir plus flou.
La réalité augmentée met du temps à devenir bien réelle
La priorité est donc donnée à la poule aux oeufs d'or Pokemon Go plutôt que de risquer de disperser ses forces dans de multiples projets. Niantic croit toujours au potentiel de la réalité augmentée et voit d'un bon oeil son intégration dans de nouveaux produits, à commencer par le casque Apple Vision Pro, mais note dans le même temps que cela reste des équipements encombrants et/ou compliqués à manipuler.
On est encore loin des simples paires de lunettes capables de générer de la réalité augmentée et qui permettraient vraiment de profiter des univers virtuels pas seulement chez soi ou au bureau mais aussi en déplacement...pour capturer des pokemons ou générer de nouveaux services.
John Hanke note que le marché de la réalité augmentée se développe plus lentement que prévu du fait des difficultés techniques à résoudre en amont tandis que le ralentissement économique a eu tendance à réduire les investissements des plus gros acteurs.