Malgré les interrogations liées au profil de l'acquéreur de l'entreprise ARM, le groupe américain Nvidia est allé au bout des négociations avec Softbank et met 40 milliards de dollars sur la table, en cash et en actions.

Le groupe nippon, qui avait acheté 32 milliards de dollars le fleuron britannique, s'y retrouve et pourrait obtenir une partie du contrôle de Nvidia. Toutefois, le fait que Nvidia soit aussi un concepteur de puces peut poser des questions sur le maintien de l'accès aux technologies ARM pour les autres entreprises, le risque étant bien sûr que ces dernières choisissent une autre architecture de préférence, comme RISC-V.

Les contre-feux sont donc déjà allumés pour affirmer la neutralité de Nvidia dans la gestion de l'activité de ARM et l'accès garanti à sa propriété intellectuelle. Mais dans le même temps, des voix se font entendre outre-Manche pour critiquer l'acquisition et demander au gouvernement un contrôle plus étroit des modalités.

Nvidia ARM

Si Nvidia a déjà annoncé que le siège social de ARM restera à Cambridge, d'autres points comme le maintien des emplois et la main-mise des Etats-Unis sur un fleuron technologique britannique sont soulevés.

Certains observateurs craignent déjà de voir le gouvernement des Etats-Unis chercher à influer sur la stratégie de l'entreprise pour barrer un peu plus la route aux entreprises chinoises.

Hermann Hauser, cofondateur de ARM, évoque ce rachat par Nvidia comme un "vrai désastre" qui va détruire l'emploi et faire du Royaume-Uni un état vassal des USA, avec le risque de voir les entreprises britanniques ayant des relations commerciales avec la Chine obligées de demander l'aval du gouvernement US.

La question de la souveraineté, dans un domaine aussi stratégique, reste un sujet chaud, et beaucoup plus dans le cas de Nvidia que dans celui de Softbank il y a quelques années. Les confondateurs de ARM avaient ainsi demandé à ce que des mesures soient prises pour garantir la neutralité de l'entreprise plutôt que d'être détenue par des entités telles que Nvidia.

Source : BBC