La demande pour les puces Blackwell de Nvidia s'avère "extrêmement forte", poussant le PDG Jensen Huang à réclamer une augmentation de capacité de production à son partenaire clé, TSMC.

Cette pression s'étend aussi aux fournisseurs de mémoire HBM (SK Hynix, Samsung, Micron), qui tournent déjà à plein régime, tandis que la Chine reste exclue de ces puces avancées mais pousse désormais à l'utilisation de ses propres composants.

Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a profité d'un événement à Taïwan, lors de sa quatrième visite de l'année, pour confirmer ce que l'industrie suspectait : la demande pour la plateforme Blackwell est à un niveau très élevé.

Cette déclaration, faite chez le partenaire historique TSMC, vise à contrer directement les spéculations sur un simple emballement du marché. Loin d'être une bulle, Huang insiste sur la "valeur réelle" des services d'IA, que les entreprises sont prêtes à payer.

Nvidia, qui a récemment franchi la barre des 5 000 milliards de dollars de valorisation, ne compte visiblement pas lâcher du lest.

TSMC poussé à augmenter la cadence

Jensen Huang a tenu à le rappeler : la plate-forme Blackwell n'est pas seulement un CPU, elle intègre aussi des CPU, des composants réseau stratégiques et des commutateurs.

Cette complexité générale se traduit par un besoin gargantuesque en puces diverses, toutes externalisées chez le fondeur taïwanais.

En conséquence, Nvidia a officiellement demandé à TSMC une augmentation significative de sa capacité de production de "wafers". Certaines estimations évoquent une hausse potentielle de 45% à 50% de la production sur le nœud 3nm de TSMC, juste pour répondre aux besoins de Nvidia.

C.C. Wei, le PDG de TSMC, a confirmé la demande, tout en gardant les chiffres exacts confidentiels.

La mémoire HBM, l'autre goulot d'étranglement

La fabrication des processeurs graphiques n'est qu'une partie de l'équation. L'autre point de tension majeur, peut-être le plus critique, réside dans l'approvisionnement en mémoire à haute bande passante (HBM), indispensable à la performance brute des puces IA.

Jensen Huang a confirmé que les trois grands fournisseurs (SK Hynix, Samsung Electronics et Micron) avaient "massivement augmenté leur capacité" pour soutenir Nvidia.

Tous ont d'ailleurs fourni leurs échantillons de puces les plus avancés au géant américain. Malgré cet effort industriel, l'offre reste incroyablement tendue. SK Hynix a récemment annoncé avoir déjà vendu la totalité de sa production pour l'année prochaine.

La Chine toujours sur la touche

La question géopolitique reste sensible. Interrogé sur la situation avec la Chine, Jensen Huang a été catégorique : il n'y a "aucune discussion active" pour vendre les puces Blackwell, le fleuron de l'entreprise, à Pékin.

Les restrictions à l'exportation imposées par le gouvernement américain, visant à empêcher l'accès de l'armée chinoise aux technologies de pointe, restent donc fermement en place.

Pour le reste du monde, Nvidia met tout en œuvre pour sécuriser sa chaîne d'approvisionnement. Le véritable défi est désormais de savoir si les fournisseurs, de TSMC à Samsung, parviendront à suivre le rythme infernal dicté par l'IA.

D'autant plus que se profile déjà la génération suivante, l'architecture graphique Rubin, elle aussi attendue sur les lignes de production les plus avancées de TSMC.