Depuis le début des restrictions commerciales imposées à l'industrie chinoise sur les GPU et les composants IA, Nvidia compose et adapte ses produits pour ne pas perdre l'accès à cet immense marché dont la firme a indiqué à plusieurs reprises qu'elle ne trouvera pas d'équivalent ailleurs.

A chaque nouvelle mesure, elle a adapté son offre pour proposer des composants allégés répondant aux limitations de performances requis. L'annonce du blocage des exportations des accélérateurs IA Nvidia H20 a été un coup dur dans la mesure où ils étaient calibrés pour le marché chinois mais, comme précédemment, une adaptation au nouveau contexte ne tardera pas.

Remplacer très vite le composant Nvidia H20

Nvidia va donc proposer un substitut au Nvidia H20 en passant par son architecture Blackwell et à un tarif qui sera encore plus bas, entre 6500 et 8000 dollars, contre 10 000 à 12 000 dollars pour le composant actuel, s'expliquant à la fois par ses caractéristiques allégées (notamment en matière de bande passante) et des procédés de fabrication maîtrisés, indique l'agence Reuters.

Nvidia s'apprête donc à faire des concessions pour rester dans le jeu et ne pas laisser le groupe Huawei occuper l'espace libre, au risque de fermer totalement le marché chinois aux produits occidentaux.

Le nouveau composant reposera sur le GPU RTX Pro 6000D mais il exploitera de la mémoire GDDR7 au lieu de la mémoire rapide HBM (High Bandwith Memory) et n'utilisera pas le procédé de fabrication avancé CoWoS (Chip-on-Wafer-on-Substrate) de TSMC.

Il offrirait une bande passante mémoire d'environ 1,7 Go/s, juste en-dessous de la valeur limite des nouvelles restrictions du gouvernement Trump.

Ne pas se laisser sortir du jeu chinois

Et Nvidia compte en lancer la production de masse dès le mois de juin pour pouvoir le proposer en juillet et limiter ainsi les conséquences des nouvelles restrictions. Nvidia ne veut pas quitter un marché chinois représentant plus de 10% de ses revenus et son dirigeant Jensen Huang a régulièrement alerté sur le risque de voir les entreprises américaines éjectées du marché sans pouvoir y revenir ensuite.

Car le savoir-faire chinois se développe rapidement et l'industrie locale se rapproche des performances des produits. Et au-delà des GPU, c'est aussi la plate-forme CUDA de Nvidia qui est en danger si des alternatives lui sont trouvées.

Nvidia aurait vu sa part de marché en Chine chuter de 95% avant les restrictions américaines à 50% actuellement, avec une tendance toujours à la baisse. La firme prévoit déjà un autre composant IA adapté à proposer en Chine dès le mois de septembre pour tenter de consolider sa position, explique encore Reuters.

Source : Reuters