Le gouvernement américain a peut-être assoupli les mesures de restrictions concernant l'exportation vers la Chine des composants IA et en particulier des accélérateurs Nvidia H20, la Chine reste méfiante.
Alors que Donald Trump laisse entrevoir la possibilité de faire exporter des GPU Blackwell de dernière génération aux performances ajustées pour répondre aux critères de l'embargo en place, le gouvernement chinois continue de laisser entendre que les composants H20 présentent un potentiel risque de sécurité.
Le composant Nvidia H20 dans le viseur de la Chine
Joignant le geste à la parole, il a demandé aux grands groupes high-tech chinois, tels qu'Alibaba et ByteDance, de justifier les commandes de puces H20 plutôt que de se tourner vers les alternatives des acteurs nationaux, rapporte le Financial Times.
Le ministère chinois de l'industrie et de l'information (MIIT) serait à la manoeuvre et, sans interdire de passer commande d'accélérateurs H20, il deviendrait plus ou moins mal vu d'y avoir recours.
Backdoor cachée, kill switch destructeur, espionnage à distance, la menace n'est pas précisée mais elle est prise au sérieux...à moins qu'il ne s'agisse d'une manoeuvre pour obtenir des meilleurs composants venus des Etats-Unis, sous architecture Blackwell plutôt que la génération précédente Hopper, ou bien d'une volonté de mettre en avant les solutions locales venues d'acteurs comme Huawei ou Cambricon.
Refuser le composant H20...pour obtenir mieux ?
Les critiques sur les accélérateurs Nvidia H20 (problème de sécurité, énergivores...) interviennent alors que le gouvernement américain vient d'annoncer vouloir prélever 15% des ventes de Nvidia et AMD réalisées en Chine en échange des licences d'exportation et a repoussé de 90 jours l'échéance des tarifs douaniers, reportant d'autant la menace de repasser à des hausses douanières de plus de 100% telles que décidées initialement en avril dernier.
Nvidia Blackwell : nouvel enjeu pour la Chine ?
Un nouvel intervalle de temps vient donc de s'ouvrir pour poursuivre les négociations et la Chine a sans doute tout intérêt de tenter d'obtenir les puces IA les plus récentes contre un accès à ses terres rares.
Face à ces marges de discussions qui pourraient affaiblir le principe de sécurité nationale et permettre à la Chine de continuer sa progression technologique, les parlementaires américains des deux bords s'inquiètent de ces revirements incessants et du signal adressé à la Chine selon lequel cette notion de sécurité est à géométrie variable si on y met le prix.