Le groupe Nvidia a annoncé des résultats trimestriels exceptionnels portés par son orientation plus franche vers les produits destinés à l'intelligence artificielle. La firme mise depuis plusieurs années sur cet aspect qui lui permet d'utiliser les capacités des GPU à effectuer des calculs répétitifs pour entraîner et faire fonctionner les IA.

Avec l'essor des IA génératives, Nvidia a trouvé une véritable mine d'or soigneusement étayée par des produits calibrés. Partie en avance sur ce créneau, l'entreprise profite à fond de l'engouement actuel, alors qu'AMD commence tout juste à tenter de profiter du gâteau avec ses premiers produits dédiés.

Tout pour l'IA générative

La seule crainte du moment vient des restrictions commerciales imposées par les Etats-Unis aux entreprises chinoises utilisant des technologies US. L'intelligence artificielle étant un domaine majeur pour la Chine, ce sont d'énormes opportunités de business qui sont potentiellement en danger, avait prévenu Jensen Huang, patron de Nvidia, au printemps.

Nvidia Jensen Huang

En attendant, c'est l'euphorie et le prochain trimestre pourrait être encore plus impressionnant, même si le tassement du marché des voitures électriques / autonomes en Chine peut être une source d'inquiétude pour les opportunités à venir.

Les puces d'IA pour automobiles sont d'ailleurs l'un des rares segments d'activité affichant une baisse dans le bilan financier trimestriel de Nvidia. Même les GPU gaming pour PC affichent une progression de 20% dans un contexte toujours compliqué, profitant surtout des ventes de cartes graphiques mobiles.

Tripler la production des H100

Nvidia compte bien profiter de l'effet IA tant qu'il est toujours très fort et la firme envisagerait de tripler sa production d'accélérateurs graphiques IA Nvidia H100 sur 2024, faisant passer le volume de 500 000 unités cette année à 1,5 à 2 millions d'exemplaires l'an prochain.

Nvidia H100 Hopper 02

Les composants Nvidia H100 étant parmi ses produits les plus lucratifs, une hausse significative de la production permettrait d'atteindre de nouveaux records en matière de revenus et de bénéfices nets.

Il faudra voir si cette ambition sera tenable, les capacités du fondeur taiwanais TSMC en gravure 4 nm n'étant pas infinies et la demande restant forte sur ce noeud de gravure.

Au-delà de la production de l'accélérateur graphique lui-même, cela nécessitera de disposer des composants annexes, comme la mémoire rapide HBM (High-Bandwith Memory) ou la technologie d'empilement de puces sur un même interposeur. Là aussi, Nvidia ne sera pas seule à chercher à y avoir accès.

Source : Financial Times