Les milliardaires de la tech étaient peut-être alignés durant l'investiture de Donald Trump en janvier dernier en espérant obtenir des faveurs, certains dossiers chauds sont toujours actifs, comme celui de l'éventuel démantèlement de Google pour abus de position dominante.
L'administration Trump, d'habitude aux antipodes de ce qu'a pu faire le gouvernement précédent, reste décidée à poursuivre ce dossier et les dernières auditions du procès il y a quelques jours ont questionné la nécessité de séparer le navigateur Chrome de Google mais aussi d'empêcher la formation d'un monopole dans le secteur de l'IA, qui s'ajouterait à d'autres positions dominantes déjà sanctionnées précédemment.
Considérant que le navigateur Chrome est le principal outil des pratiques illégales de Google pour assurer une emprise sur le marché de la recherche en ligne sans laisser de place à la concurrence, le régulateur antitrust américain demande à ce que Google n'ait plus la main sur le navigateur Web.
Il réclame également l'arrêt de la signature d'accord d'usage exclusif et d'utilisation par défaut du navigateur et du moteur de recherche avec les grands fabricants d'appareils mobiles, tels qu'Apple ou Samsung.
Empêcher un énième monopole de Google
Google conteste évidemment ces accusations et a beau jeu de mettre en avant le péril représenté par la perte de Chrome et le coup de frein sur l'IA qu'on veut lui imposer pour le rayonnement technologique des Etats-Unis, à l'heure où la Chine monte en puissance et est susceptible d'être préférée pour éviter les tourments de la politique économique de Trump.
Rien n'y fait et l'actuel gouvernement américain dit préférer un marché ouvert où peuvent s'épanouir plusieurs acteurs à un nouveau monopole ne profitant qu'à une entreprise qui fera tout pour verrouiller ou s'accaparer l'innovation.
Et déjà, OpenAI se positionne et affirme être prête à récupérer le navigateur Chrome si Google était forcée de s'en séparer. La startup y voit sans doute un moyen d'obtenir à bon compte des trésors de données personnelles, tout comme elle étudierait la possibilité de créer son propre réseau social, dans la lignée du rapprochement entre le réseau X et la firme xAI d'Elon Musk en profitant de tous les contenus diffusés par les utilisateurs pour alimenter ses modèles d'IA.
Et ce serait plus simple que de créer son propre navigateur web, autre idée à l'étude en interne, et de le faire prospérer dans un marché cadenassé par les géants du Web.
OpenAI déjà sur les rangs
Selon les premières estimations de Bloomberg, reprises par l'AFP, OpenAI devrait mettre la main à la poche à hauteur de 15 milliards de dollars pour obtenir Chrome.
OpenAI avait un temps proposé de faire intégrer ChatGPT dans le moteur de recherche de Google mais le géant de Mountain View avait refusé, préparant ses propres modèles d'IA Gemini.
Le succès de Perplexity, moteur de recherche fondé sur l'IA, montre déjà la voie de la recherche en ligne de demain alors que le modèle actuel semble à bout de souffle et bien en peine de fournir autre chose aux requêtes que des liens commerciaux.
Mais faire passer Chrome de Google à OpenAI serait-il souhaitable et cela ne risque-t-il pas de créer un autre risque de situation de monopole dans l'IA, sachant les parts de marché colossales du moteur de recherche, notamment si la firme de Sam Altman se diversifie dans des activités annexes pour nourrir ses IA ?