C'était presque inévitable. La récente sortie de Sora 2 d'OpenAI - et de l'application Sora - a fait le jeu de créations d'utilisateurs mettant en scène des personnages et des univers protégés par des droits d'auteur. Des vidéos ont par exemple pu montrer le personnage de James Bond jouant au poker avec Sam Altman.

Face à cette vague de contenus devenus viraux sur les réseaux sociaux, la MPA (Motion Picture Association), qui compte parmi ses membres Netflix, Paramount, Prime Video, Amazon MGM, Sony Pictures, Universal Studios, Disney et Warner Bros. Discovery, n'a pas tardé à réagir.

La position ferme de la Motion Picture Association

La position de la MPA est sans équivoque. Dans une déclaration officielle, son président et patron, Charles Rivkin, affirme que " depuis le lancement de Sora 2, les vidéos qui enfreignent les films, les émissions et les personnages de nos membres ont proliféré sur le service d'OpenAI et sur les réseaux sociaux ".

Il met directement en cause OpenAI, insistant sur le fait que le respect du droit d'auteur est une obligation. " OpenAI doit reconnaître qu'il reste de sa responsabilité - et non de celle des ayants droit - d'empêcher la contrefaçon sur le service Sora 2 ".

" OpenAI doit prendre des mesures immédiates et décisives pour résoudre ce problème ", insiste le patron de la MPA.

OpenAI a déjà fait des promesses

Le patron d'OpenAI a tenté d'apaiser les tensions. Dans un billet de blog, il a clarifié que l'entreprise allait bientôt offrir aux ayants droit un contrôle plus granulaire sur l'utilisation de leurs personnages.

OpenAI a également annoncé un changement de politique important, en passant d'un système d'opt-out, où les studios devaient demander le retrait de leurs personnages, à un modèle d'opt-in.

En théorie, cela signifie que Sora 2 ne devrait pas autoriser l'utilisation de personnages protégés sans une permission explicite. Cependant, Sam Altman a lui-même tempéré cette promesse, admettant qu'il pourrait y avoir des " cas limites de générations qui passent à travers et qui ne le devraient pas ", ajoutant que la mise en place des garde-fous prendra du temps.

Un conflit qui n'est pas un cas isolé

Ce bras de fer entre Hollywood et OpenAI s'inscrit dans un contexte beaucoup plus large de tensions juridiques entre les créateurs de contenu et les développeurs d'IA générative.

D'autres batailles sont d'ailleurs déjà en cours. Warner Bros. Discovery poursuit en justice Midjourney, l'accusant de vol massif de propriété intellectuelle pour entraîner son modèle.

De même, Disney a envoyé une mise en demeure à la start-up Character.AI le mois dernier pour des raisons similaires.

Source : MPA - CNBC