A côté de l'essor des capacités des intelligences artificielles, c'est la possibilité de transmettre la pensée humaine à des systèmes informatiques qui titille les grands noms de la Silicon Valley.
Elon Musk, patron de Tesla, SpaceX ou The Boring Company, y réfléchit déjà avec sa nouvelle société Neuralink. tandis que Facebook imagine au sein de sa R&D un système pour transcrire les pensées beaucoup plus vite avec un smartphone.
Une autre société, Openwater, promet carrément la possibilité de processus de télépathie d'ici à peine huit ans.
Cela pourrait passer pour des déclarations flamboyantes en vue de séduire des investisseurs en quête d'innovations fumantes, sinon fumeuses, si la fondatrice de la société en question n'était pas Mary Lou Jepsen.
Passée par Facebook, Oculus et Intel et même le Google X et à l'origine du dépôt d'une centaine de brevets, elle se propose de miniaturiser l'équivalent d'un équipement d'IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) pour en faire un objet wearable dont les capteurs seraient cachés par exemple dans un chapeau et qui seraient capables d'analyser finement le fonctionnement du cerveau.
L'IRM est déjà régulièrement utilisée dans les études sur le fonctionnement du cerveau pour en observer les zones réactives à différentes stimulations et il est déjà possible de corréler certains processus mentaux, voire certains types de pensée, avec différentes zones activées du cerveau.
En transformant les lourds équipements médicaux en simples objets connectés à porter sur soi, la détection de l'état de neurones et des corrélations avec les pensées, constituant une sorte d'image tridimensionnelle du cerveau en fonctionnement, pourrait être grandement affinée au point d'identifier les pensées d'un sujet.
De la pensée à la matière
A terme, et un peu selon la même veine que le lacet neuronal envisagé par Elon Musk, il devrait être possible d'identifier et modéliser les pensées pour les transmettre à grande vitesse vers d'autres supports, beaucoup plus rapidement que s'il fallait les décrire oralement ou les écrire.
Ce fantasme d'échanges de pensée à grande vitesse par rapport au bas débit imposé par notre cerveau et notre condition humaine, correspondant à une forme de télépathie, Mary Lou Jepsen croit pouvoir le réaliser dans des délais pas si éloignés et y voit un moyen d'accélérer encore les capacités humaines d'innovation, puisqu'il deviendrait possible par exemple d'imaginer un objet dont la seule pensée pourrait aussitôt devenir une création physique et bien réelle en impression 3D.
Là où l'approche d'Elon Musk imposerait un branchement entre le système nerveux et une machine, Mary Lou Jepsen propose une technique non invasive capable dans un premier temps de détecter et traiter certaines pathologies du cerveau, avant de s'attaquer à la reconnaissance de pensée une fois le système affiné.
Sauf que tout ceci n'existe encore que sur le papier, même si les premiers prototypes sont promis par Openwater d'ici 2018. Mary Lou Jepsen prend également soin d'évoquer les possibles dérives d'un tel système de détection des pensées s'il tombait entre de mauvaises mains...