Tandis que tous les efforts portent sur le déploiement de la fibre optique partout sur le territoire métropolitain, le vieux réseau cuivre coûte cher en entretien à l'opérateur Orange qui souhaite le fermer dans un délai raisonnable.

La question est toutefois sensible car ce réseau est toujours utilisé pour fournir de la téléphonie fixe et un accès ADSL aux clients pour lesquels la fibre optique n'est pas encore d'actualité (voire ne le sera jamais). Et cela représenterait tout de même 20 millions de particuliers et d'entreprises.

Le gouvernement souhaite donc qu'Orange maintienne le réseau cuivre (héritage de France Telecom) suffisamment longtemps pour permettre soit de couvrir les zones soit de disposer d'une technologie alternative assurant un débit suffisant.

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Selon le journal Les Echos, l'opérateur a présenté au gouvernement un plan d'extinction du réseau cuivre d'ici 2030, fenêtre de clôture déjà évoquée par le PDG d'Orange Stéphane Richard lors de la présentation des grands plans stratégiques de l'opérateur.

L'Arcep, régulateur du secteur des télécommunications, a étudié le projet et va organiser une consultation publique pour recueillir l'avis des acteurs concernés et des collectivités.

Fermeture du réseau cuivre pour 2030

Le plan prévoit une fermeture du réseau cuivre par zones pour lesquelles il ne sera plus possible pour les opérateurs de louer des lignes et pour les clients de prendre un abonnement ADSL.

Viendra ensuite le temps de la fermeture effective des installations, ce qui demandera des compétences particulières que les jeunes générations de techniciens ne maîtrisent pas forcément.

Orange devra aussi réaliser des arbitrages pour continuer d'assurer une maintenance (qui lui coûte actuellement 500 millions d'euros par an) pour un réseau voué à fermer et moins rentables à mesure que les clients migrent vers la fibre.

Les coûts d'entretien devraient d'ailleurs dépasser ceux des recettes dès 2023, indique encore le journal Les Echos, et l'opérateur a demandé à relever les tarifs de dégroupage pour y faire face. Le régulateur doit s'exprimer à ce sujet.

Orange est aussi sous la pression de la concurrence qui l'accuse d'avoir sous-investi dans l'entretien du réseau cuivre en amont de son extinction, créant de multiples problèmes de disponibilité et de délais de réparation, avec une insatisfaction grandissante jusqu'au niveau des collectivités.

La demande d'une augmentation du tarif de dégroupage passe donc plutôt mal auprès des opérateurs qui dénoncent quant à eux une rente d'Orange sur le réseau cuivre.

Source : Les Echos